Gwladys ou l’urgence d’un logement
Gwladys Aldini souffre d’une maladie génétique rare qui, à terme, l’obligera à se déplacer en fauteuil roulant. Si elle fait tout pour freiner l’évolution, elle sait qu’il lui faut anticiper et emménager dans un appartement adapté. Mais l’offre n’est pas au rendez-vous.
Casque vissé sur la tête, Gwladys parque son tricycle électrique. Les gestes sont tremblants, mais à force de les répéter, elle arrive à faire seule un certain nombre de choses. En octobre 2013, on lui diagnostique une maladie génétique rare qui altère ses capacités motrices et son élocution. « Le quotidien se complique à mesure de l’évolution de la maladie. Et je sais qu’à terme, je ne pourrai plus me déplacer qu’en fauteuil », précise Gwladys.
Pour autant, elle est bien décidée à se battre pour rester le plus autonome possible. « Je ne peux plus conduire, mais j’ai mon vélo, financé grâce à la MDPH et pour aller à la pharmacie ou pour les courses, je demande autour de moi, il y a toujours quelqu’un pour m’aider. Il faut que je fasse un maximum d’efforts physiques pour reculer l’échéance du fauteuil. » Un objectif qu’elle s’est fixée parce que lorsque cela arrivera, ce sera irréversible.
« Mon cerveau pourrait oublier comment on marche. Donc je vais à Bourbonne-les-Bains, en rééducation chaque semaine et je fais du vélo, soit en extérieur, soit à la maison si le temps ne me permet pas de sortir. » Seulement voilà, l’extérieur pourrait bien lui être inaccessible si elle ne trouve pas un logement adapté rapidement. « Hamaris a fait réaliser des aménagements notamment dans les sanitaires, mais mon plus grand problème reste les escaliers », souligne Gwladys.
En effet, si l’immeuble des Mimosas, où elle réside, est bien doté d’un ascenseur, il y a quelques marches d’inter-pallier entre la porte de son appartement et celles dudit ascenseur. « Je m’agrippe à la rampe, mais je n’aurai plus la force pour le faire, à terme. » Et c’est bien ce qui l’inquiète.
Stress supplémentaire
Il y a un an, elle demande donc au bailleur social de lui attribuer un appartement adapté pour elle et ses deux enfants. « Lorsque j’ai fait ma demande de logement au départ, on m’avait proposé un appartement plus adapté, mais à l’époque je ne pensais pas que j’en serais là aujourd’hui. Depuis un an, je les relance régulièrement mais je n’ai pas de nouvelles. Du coup, c’est un stress supplémentaire. »
De son côté, Hamaris confirme avoir reçu de la part de Mme Aldini « une demande de mutation pour un logement de type 5 adapté PMR situé au centre-ville de Langres, à proximité de commerce et disposant d’un parking de stationnement adapté ». Une demande qu’il ne peut honorer.
En revanche, si le bailleur ne peut répondre à ces attentes, il précise : « Le dossier de Mme Aldini continue de mobiliser toute notre attention (…) D’autre part, nous restons à sa disposition si cette dernière souhaite élargir ses critères de ce qui permettra d’augmenter les possibilités de logements susceptibles de lui convenir. »
Patricia Charmelot