Le centre hospitalier de la Haute-Marne sur la sellette
Lors d’une présentation aux élus du projet de fusion de l’hôpital de Saint-Dizier et du centre hospitalier de la Haute-Marne, Jérôme Goeminne, directeur général du GHT cœur Grand Est, a lâché que le CHHM n’est plus certifié par la Haute autorité de santé.
Il y a des concomitances qui laissent perplexes. Au moment où le projet de fusion entre le centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz et le centre hospitalier de la Haute-Marne est sur la table, il s’avère que le CHHM se trouve désormais en très mauvaise posture. Certes, les difficultés sont connues depuis longue date. Mais là, un stade a été franchi.
Jérôme Goeminne, directeur général du GHT cœur Grand Est, était invité ce vendredi 19 novembre à venir présenter ce projet de fusion devant les élus départementaux. Et c’est là qu’il a annoncé que le CHHM (dont les pôles André Breton à Saint-Dizier, Maine-de-Biran à Chaumont et le centre médical Jeanne-Mance à Langres, spécialisés dans la prise en charge psychiatrique) est, « depuis 48 heures » classé E par la Haute autorité de santé. Ce qui équivaut à une non certification. « Ça ne concerne aucun autre établissement en France (…) Ça n’arrive jamais », a enfoncé le directeur général du GHT.
Car avec ce classement, on peut « perdre ses autorisations et fermer (…) Nous ne sommes pas au niveau de ce qui est attendu. L’organisation n’est pas au rendez-vous depuis une dizaine d’années », a poursuivi Jérôme Goeminne, allant même jusqu’à dire que ce classement en catégorie E « est dangereux pour les patients. »
Accompagnement spécifique de l’ARS
Reste qu’il n’est pas question de fermeture pour le CHHM mais d’un accompagnement spécifique de la part de l’Agence régionale de santé. Selon nos informations, une nouvelle visite de la Haute autorité de santé aura lieu dans un an.
Les propos du directeur général du GHT cœur Grand Est ont néanmoins fait l’effet d’une bombe au sein de l’assemblée départementale. « Pourquoi un travail en profondeur n’a-t-il a été fait avant ? Là, vous nous vendez la fusion mais je crains que les problèmes restent », a fait valoir Bertrand Ollivier (Joinville).
Rachel Blanc (Saint-Dizier-3) a temporisé en estimant « que les assurances données », dans le cadre du projet de fusion « sont assez rassurantes » et qu’il fallait avant tout mettre le patient au cœur des préoccupations. « Nous avons essayé d’améliorer les choses. Nous nous sommes battus pour réussir mais ils (la Haute autorité de santé) ont réussi à trouver la poussière sous le tapis », s’est défendu Jérôme Goeminne.
Encore une année de négociation
Le protocole de fusion, validé par certaines instances mais refusé par d’autres au sein des établissements de santé, a été « amélioré et densifié ». Il va continuer à être discuté en 2021 pour une fusion souhaitée par le GHT en 2022.
Les élus du Département, qui souhaitaient une présentation du projet, l’ont eue. Il n’est pour l’instant pas prévu qu’ils se prononcent via une future délibération.
Nicolas Lacroix va prendre la présidence
Au sein de l’assemblée départementale, depuis que le sujet est sur la table, on voit bien que tous les élus ne sont pas du même avis au sein de la Majorité. Globalement, les élus bragards sont favorables au projet quand d’autres, notamment à Chaumont, sont beaucoup plus circonspects. Vendredi, Nicolas Lacroix a annoncé qu’il prendrait dans quelques jours la présidence du CHHM, occupée jusqu’à maintenant par Elisabeth Robert-Dehault, qui ne s’est pas représentée à l’élection départementale.
Céline Clément