Sécurité routière : trop, beaucoup trop de morts sur les routes de Haute-Marne
Depuis le début de l’année, seize personnes ont déjà trouvé la mort sur les routes du département alors que neuf décès avaient été enregistrés en 2020. Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 novembre, 40 gendarmes ont mené une opération nocturne de sécurité routière sur toute la Haute-Marne pour mettre fin à l’hécatombe.
La Covid, les confinements, les sorties limitées en 2020 n’expliquent pas tout. Alors que l’année 2021 n’est pas encore terminée, la Haute-Marne a déjà enregistré seize décès sur les routes contre neuf l’année précédente. Le dernier en date, ce samedi 20 novembre, est à déplorer sur la D619, à proximité d’Euffigneix, avec le décès d’un Chaumontais de 26 ans.
Pour mettre fin à cette spirale, une opération nocturne de sécurité routière d’envergure a été mise en place de la nuit du samedi 20 au dimanche 21 novembre sur toutes les routes du département. Au total, 40 gendarmes étaient déployés partout en Haute-Marne. La mobilisation était totale.
« Lutter contre l’insécurité routière »
A Villiers-le-Sec, par exemple, l’opération nocturne était dirigée par la Capitaine Andrée Ntore Bikène, commandant en second de la compagnie de gendarmerie départementale de Chaumont avec comme mission de « lutter contre l’insécurité routière ».
Elle est d’autant plus importante qu’elle s’inscrit « pleinement dans la période hivernale, à la tombée de la nuit, dans des conditions climatiques dégradées ». Pour la Capitaine, « en cette période, avec le brouillard ou la pluie, la visibilité est davantage réduite. La chaussée est glissante. Les usagers de route doivent donc réadapter leur conduite en allumant les feux de circulation, en les vérifiant, en réduisant leur vitesse ».
Appel à la vigilance
Andrée Ntore Bikène lance un message préventif : « les usagers de la route doivent redoubler de vigilance en cette fin d’année propice aux accidents ». L’opération n’était d’ailleurs pas menée à Villiers-le-Sec par hasard.
Le secteur, comme d’autres, a toutes les caractéristiques accidentogènes : une route départementale limitée à 90 km/h et en sortie d’une agglomération, en l’occurrence celle de Chaumont. La Capitaine explique que les rayons de 15 à 20 km autour des grandes villes sont particulièrement accidentogène.
« Une bonne proportion de jeunes »
Pour cette opération, l’ensemble des véhicules était arrêté et contrôlé. Elle avait pour axe principal de recherche les conduites addictives autour de l’alcoolémie et des stupéfiants. Andrée Ntore Bikène le rappelle, sur l’arrondissement chaumontais, les causes principales des accidents sont les excès de vitesse, les vitesses inadaptées, l’alcool et les stupéfiants.
Quant à la population impliquée dans les accidents, elle a de 25 à 64 ans avec « une bonne proportion de plus jeunes conducteurs ». La vigilance est d’autant plus importante que les derniers chiffres donné par la Capitaine inquiète : « sur l’arrondissement de Chaumont, 626 infractions ont été constatées par la gendarmerie en 2020 dont 269 infractions graves génératrices d’accidents. Depuis le début de 2021, ces comportements sont en augmentation ». Elle en tire un enseignement : « la population rurale doit être sensibilisée davantage en marge de nos opérations de contrôle ».
Frédéric Thévenin –f.thevenin@jhm.fr
Mobilisation totale
A Villiers-le-Sec, les forces de l’ordre se sont unies en présence de Philippe Manet, le nouveau directeur de cabinet du Préfet. Les quatre gendarmes de la communauté de brigades de Châteauvillain et le commandant d’unité, le Major Gilles Masson, ont reçu le soutien du Lieutenant-Colonel Louis du commandement de gendarmerie de Haute-Marne, de deux gendarmes spécialisés de la brigade motorisée de Chaumont et du commandant du peloton motorisé de Rolampont, le Lieutenant Olivier Chevrier.