L’agriculture au cœur de la Haute-Marne avec le parc national ou les circuits courts
Présidée par Marc Poulot, la dernière session de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne a été particulièrement dense autour d’une agriculture résiliente, inscrite dans les transitions et actrice de son territoire. L’occasion de parler du Parc national, du nouvel abattoir et des circuits courts. Le tout en présence du Préfet.
Eau, énergie et alimentation. Pour les années à venir, la Chambre d’agriculture Aube-Haute-Marne s’est fixée trois enjeux prioritaires et même un quatrième avec la biodiversité. Ils sont replacés dans leur contexte local comme pour l’abattoir ou les circuits courts avec le Conseil départemental et adossés aux grandes politiques publiques.
Pour Didier Petit, chargé de l’harmonisation de cette politique à la Chambre, « l’agriculture doit être résiliente avec une capacité à rebondir, s’inscrire dans les transitions en saisissant des opportunités et actrice de son territoire pour être reconnue dans la valeur qu’elle apporte ».
« Comprendre l’agriculture »
Lors de la dernière session de la Chambre, ces trois enjeux ont été illustrés par trois présentations et trois personnes. Les transitions étaient le thème de Philippe Puydarrieux, le directeur du Parc national de Forêts. Pour lui, « la préservation d’un territoire avec de forts enjeux environnementaux nécessite de comprendre l’agriculture ». Il évoque l’élaboration d’un projet agricole pour le territoire du Parc en partenariat avec les Chambres d’agriculture de Côte-d’Or et de Haute-Marne.
Il est question du revenu des exploitants, de l’installation, de la transmission et de la qualité de vie avec, notamment, une réflexion sur la taille des exploitations agricoles et des modèles économiques durables. Le directeur parle de démarches de filière, de développement durable et de transitions écologique, économique et sociale avec une agriculture vertueuse sur le plan environnemental.
Le bio, les mesures agro-environnementales, la préservation des prairies, les trames verte et bleue sont dans les soutiens et les accompagnements proposés mais aussi les paiements pour services environnementaux. Enfin, Philippe Puydarrieux n’oublie pas le déploiement de la marque « Esprit parc national – forêts » pour une plus grande valeur ajoutée des produits et services du territoire.
Chez l’Pierre pour les circuits courts
Pour illustrer la résilience, Samuel Aubry de « Chez l’Pierre » à Maranville a expliqué comment il est passé d’agriculteur à producteur de viande en circuit court et comment la présence d’un abattoir de proximité a permis de créer son activité et d’en faire une source de valeur sur son territoire.
Samuel Aubry raconte que la reprise de l’exploitation familiale de 64 ha (avec vente d’endives en direct) n’était pas suffisante pour vivre. Il avait alors le choix de s’agrandir ou d’aller vers un marché de niche et, en l’occurrence, le porc de plein air.
Ainsi, il élève 15 truies, tue et transforme 160 porcs charcutiers par an et a embauché un boucher et un apprenti. En tant que naisseur, engraisseur et transformateur en filière courte, l’abattoir de Chaumont lui est indispensable.
Rien de possible sans l’abattoir de Chaumont
Il récupère les carcasses sur site et les découpe dans son atelier pour des ventes en magasin, de 15 h à 18 h. L’intégralité de la production est vendue en direct et il le dit : « sans l’abattoir de Chaumont, j’aurais remis en cause mon activité car j’aurais passé trop temps sur les routes pour rejoindre l’abattoir le plus proche ».
Samuel Aubry envisage même de tripler sa production pour alimenter les magasins de producteurs qui vont ouvrir. Il a également des perspectives d’embauches tout en se disant heureux de l’atelier de découpe prévu dans le nouvel abattoir. « La vente directe sera plus simple pour de nombreux agriculteurs ».
Frédéric Thévenin
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