Un cauchemar – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est un cauchemar. Et si ça n’en est pas un, ça y ressemble fortement. Sauf que dans la vraie vie, le réveil fait vite prendre conscience que le pire du pire n’était que virtuel.
Dans le cas de la pandémie que nous subissons depuis presque deux ans, on encaisse malheureusement les yeux ouverts ce qu’on préférerait n’être qu’un mauvais rêve. Le virus. Et les morts. Puis le confinement. Puis le masque. Puis les espoirs. Et la rechute. Tout cela, un peu comme si on était à bord d’une sorte de grand huit émotionnel. On commence, d’ailleurs, à pouvoir mesurer quels en sont aujourd’hui les dégâts sur le moral des Français. On ne s’était penché, jusqu’à maintenant, que sur les effets du virus sur le corps. Pas sur la tête.
On nous laissait, il y a quelques heures seulement, croire en des fêtes de fin d’année sans enfermement imposé ? Ça sera peut-être le cas. On peut toujours croiser les doigts. Mais restons lucides. Voilà en effet qu’arrive un nouveau variant : Omicron. D’abord l’Afrique du Sud. Puis, tiens, la Belgique ; un cas. Et la Grande-Bretagne ; deux cas. L’Allemagne. L’Italie. Il fait peu de doutes qu’on en identifiera d’autres, très vite, ailleurs en Europe et probablement en France.
Voilà qui rappelle singulièrement le tout début de la pandémie, ses cas en Chine, qui nous paraissaient bien loin… Et cette sensation que rien ne pourrait venir nous atteindre… On connaît la suite.
Et on sait, aujourd’hui, que l’arrivée de ce nouveau variant est peut-être plus à craindre encore que les précédents. Par sa contagiosité et, ça n’est pas exclu, sa résistance aux vaccins existants. Autrement dit, on n’est pas encore sorti d’affaire…