Sept d’or – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ils
ont déjà tout : la gloire, l’argent. Mais un sportif n’est pas
tout à fait un humain comme un
autre. Même totalement accompli, il lui reste toujours, dans un coin
de la tête, cette envie d’aller toujours plus haut, toujours plus
loin. Cet esprit de
compétition
qui le fait, encore et toujours, saliver
devant
la cerise d’un gâteau pourtant déjà énorme.
Les bookmakers
s’arrachaient les cheveux, depuis quelques semaines, à essayer de
deviner qui serait Ballon d’or cette année.
Lionel Messi et sa constance, la magie de sa technique et la capacité à changer le cours d’un match. D’une saison même. Un dieu vivant pour certains. Et déjà six fois consacré. Karim Benzema, la renaissance d’un homme qui semble désormais marcher sur l’eau : avec l’équipe de France alors qu’il en fut un temps banni, mais surtout avec le Real Madrid, qu’il porte aujourd’hui à bout de bras. Et Robert Lewandowski, peut-être moins show-biz que les deux autres, mais ô combien précieux à Munich et au top sans vouloir sembler lever le pied.
Les jeux sont faits. Benzema ne succédera pas à Kopa, Platini, Papin et Zidane. Il n’en était pas loin mais… le Ballon ne se teintera pas de bleu cette année.
Par définition, un vote comporte une part de subjectivité. Les 180 journalistes du monde entier qui ont élu, une septième fois, Lionel Messi, n’ont assurément pas choisi de croiser les statistiques, mais plutôt de récompenser un joueur encore plus hors norme que les autres. Avec leur coeur. Sur une saison, Messi n’était peut-être pas incontestable. Sur sa carrière, plus près de la fin que du début, il mérite incontestablement le trophée.