Hôpital de Langres : la parole est aux médecins et au public
Plus de 200 personnes ont assisté, ce jeudi 2 décembre à la salle Jean-Favre, à la réunion publique sur l’avenir de l’hôpital langrois, organisée par un collectif de médecins libéraux du territoire. La sous-préfète, le délégué territorial de l’Agence régionale de santé (ARS) et de nombreux élus étaient également présents.
Les habitants du Sud-haut-marnais sont préoccupés par l’avenir de leur hôpital. Pour qui en doutait encore, la réunion publique organisé ce jeudi 2 décembre au soir, à la salle Jean-Favre, en a fait la démonstration avec environ 200 personnes présentes pour discuter de l’avenir des filières hospitalières. Le rendez-vous a été organisé par un collectif de médecins libéraux et hospitaliers, furieux de ne guère avoir eu voix au chapitre à l’occasion des Conférences de santé organisées sous l’égide de la préfecture et de l’Agence régionale de santé (ARS). David Bernard, médecin à la maison pluridisciplinaire de santé, a rappelé les trois scénarios envisagés par l’ARS : le statu quo, un centre hospitalier unifié entre Chaumont et Langres, ou la “gradation territoriale de l’offre de soins”, qui ne laisserait, selon les derniers éléments, que les urgences de jour, une ligne de Smur, un laboratoire, un service de radiologie et un peu de Soins de suite et de réadaptation (SSR) à Langres.
S’étant finalement joints à l’événement, le délégué territorial par intérim de l’ARS Cédric Cablan et la sous-préfète de l’arrondissement de Langres, Emmanuelle Juan-Keunebroek, ont affirmé, dans la lignée du préfet Joseph Zimet la semaine passée, que le but « n’est pas de trancher dans les quinze jours », mais d’avoir deux projets solides à proposer – le statu quo étant de toute façon exclu – pour sécuriser les financements du Ségur de la santé. « C’est un projet du territoire pour le territoire, pas de l’ARS », a martelé Cédric Cablan, qui a précisé le troisième scénario. François Mercey, ex-représentant CFDT, a rappelé que, lors de la réunion du 19 octobre, le scénario de la gradation était présenté comme ficelé, ce que confirme Le JHM. Le récent recul est dû, en réalité, à la mobilisation unanime des élus du Pays de Langres.
La crainte d’un abandon massif
Les médecins ont présenté leurs propres propositions. Si celui de l’hôpital unique à Rolampont figure parmi les options, ils ont pris soin de ne pas fermer la porte à d’autres possibilités. « Nous pouvons maintenir un hôpital à Langres, mais en sortant, si possible, de la tutelle de Chaumont, qui s’avère catastrophique pour nous », a indiqué le docteur Bernard. Une autre option présentée est un « scénario trois amélioré » avec la construction d’un nouvel hôpital à Langres, comprenant des services médicaux et un plateau technique, et permettant de sortir des actuels bâtiments parfaitement inaccessibles. « Ce qui est de toute façon exclu, c’est qu’on ait un hôpital unique à Chaumont », a renchéri le docteur François Molli, de Chalindrey, qui a estimé que, au-delà de la perte des services hospitaliers, les patients trinqueraient tandis que les praticiens déserteraient en masse les murs lingons.
Invités à prendre la parole, les spectateurs ne se sont pas privés de faire part de leur inquiétude ou de leurs témoignages. Comme cette pharmacienne du centre hospitalier (la pharmacie étant commune à Langres et Chaumont) qui s’étonne qu’un audit sur le Groupement de coopération sanitaire (GCS) soit mené sans qu’elle n’ait été consultée : « Cela illustre combien Langres est souvent oubliée… ».
En attendant, la décision sur le choix du scénario reste pendante. « Par qui et quand ? », a simplement demandé Olivier Delong, médecin anesthésiste à la clinique de La Compassion. Aucune réponse claire ne lui a été fournie…
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr