C’est elle – L’édito de Christophe Bonnefoy
Au-delà de l’autosatisfaction qui transpirait ce samedi du discours d’investiture de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, c’est surtout un chantier énorme qui attend la candidate des Républicains. Dit autrement et de manière un peu légère : ça va être chaud.
Celle que les militants du parti ont choisie pour marcher vers l’Elysée a néanmoins déjà réussi un exploit : elle est la première femme désignée par la droite – RPR, UMP, Républicains… – pour se lancer dans ce défi. Mais ce n’est pas seulement sur ce point que les Français décideront, ou non, de lui accorder leur confiance.
C’est là que l’affaire se corse. Rien de transcendant sur la forme, on avait un peu l’impression hier d’entendre, encore, les poncifs tant de fois énoncés : redonner sa grandeur à la France, faire renaître l’espoir ou autres phrases qui auraient pu être copiées puis collées, piochées dans d’autres discours, chez d’autres partis d’ailleurs, à d’autres époques.
Sur le fond, l’avenir dira très vite si le positionnement de la candidate tient la route. Ou en tout cas s’il dégage suffisamment de clarté pour rassembler. Valérie Pécresse parie visiblement plus sur un large spectre d’idées que sur une ligne précise ancrée à droite. Elle sait qu’elle part de loin. Elle tente ainsi d’aller chercher, un peu partout. Au centre notamment. Aux extrêmes, aussi. Là où Emmanuel Macron avait réussi il y a cinq ans. Là où, de l’autre côté de l’échiquier, Marine Le Pen et Eric Zemmour sont déjà partis à la chasse aux suffrages.
La droite est de retour ? C’est Valérie Pécresse qui l’affirme. Encore faudra-t-il montrer qu’elle s’appuie encore sur les repères qui ont construit son histoire, et les transformer en arguments convaincants, dans une société qui évolue à grande vitesse. La campagne sera longue. La tâche est immense.