Les apprentis du CFA ont découvert le Danemark
Les élèves du CFA en BTP se sont rendus au Danemark dans le cadre d’un Erasmus. Pendant les deux dernières semaines de novembre, ils ont conçu et réalisé un plan de chauffage urbain. Ils décrivent un pays écologique, propre, avec moins d’incivilité, de pauvreté et de hiérarchie.
« Dans la théorie nous savions déjà faire, mais dans la pratique ce sont des choses que nous ne faisons pas ici », explique Maxime Dalpra, étudiant au CFA en BTP. Avec sa promotion de onze apprentis, ils sont habitués à travailler sur des chaudières. Pendant leurs deux semaines d’Erasmus dans les villes d’Åbenrå et Sønderborg, ils ont monté un plan de chauffage urbain (PCU) pour réaliser un réseau de chaleur urbain (RCU).
Les élèves du CFA ont travaillé pendant une matinée sur un logiciel édité en anglais pour concevoir le PCU. Le reste du temps a été consacré à sa réalisation. L’ensemble des cours a été dispensé dans la langue de Shakespeare. Un changement de taille pour les apprentis. « Au début c’était dur, mais petit à petit nous sommes arrivés à déchiffrer », explique Alexandre Gouery, élève au CFA.
Le RCU d’Åbenrå se base sur la combustion de paille, de copeaux de bois, de granulés de bois et des déchets ménagers. Contrairement au RCU de Chaumont qui couvre des gros bâtiments avec un fort besoin de chaleur, au Danemark, même les maisons individuelles y sont reliées. Les élèves ont appréhendé de nouvelles normes, notamment d’isolation. Dans le pays Scandinave, elle est de 70 cm contre 30 cm dans l’hexagone, ce qui représente des déperditions d’énergie pour la France. A noter que ce jeudi 9 décembre, le thermomètre de Copenhague affiche de 2°C, tout comme celui de Chaumont.
Différences culturelles
Sur les questions environnementales, les élèves du CFA ont remarqué cinq projets visant 0 % d’émissions de CO2 dès 2025 et incluant des secteurs polluants comme les transports et l’agriculture. Aussi, les Danois trient leurs déchets dans cinq poubelles différentes. Les apprentis ont également été surpris, de l’interdiction des senteurs artificiels dans les produits ménagers. Ainsi, leur lessive n’avait pas d’odeur et leur linge a gardé leur parfum… et ça c’était plutôt une mauvaise nouvelle !
Les expatriés de quelques semaines ont également découvert un autre rapport à la hiérarchie en visitant une usine du groupe Danfoss, une entreprise classée deuxième mondial dans son secteur. « Le directeur des ressources humaines nous a amené dans le bureau du président du conseil d’administration. Le président dit « salut » à tout le monde, se fait appeler par son prénom et tutoyer », relève Maxime Dalpra.
Autre élément ayant interpellé les élèves : le ménage. « La propreté de l’usine était impressionnante », s’exclame Thomas Deniziot. Ce dernier point, il l’a également noté en extérieur : « A Copenhague c’est très festif. Il y a du bazar la nuit et à 8 h c’est impeccable ». Par ailleurs, en se baladant dans les villes, ils ont croisé des vélos garés sans antivol. En effet, les petits délits ne sont pas courants. Enfin, Julien Guyon relève : « En quinze jours, nous avons vu un seul sans-abri. De retour à Paris, il y en avait à tous les coins de rues ».
Expérience humaine
L’alimentation a très particulièrement marqué les apprentis. « La nourriture ce n’est pas très good [ndlr : bon en anglais] », plaisante Maxime Dalpra. La journée commence avec ce qui serait qualifié en France de déjeuner. A midi, le repas s’apparente plutôt à une collation et le diner se prend à 17 h 45. Toutes les deux heures des hots dogs et des pizzas leur était proposé comme encas.
Pour diner aussi tôt, les horaires de travail s’adaptent. La journée commençait à 8 h pour finir à 15 h, avec une pause du midi de 30 min. « En quittant leur travail, nous avions le temps de faire autre chose », a apprécié Emilio Bravo, un élève.
« Sur les onze jeunes, dix n’avaient jamais pris l’avion. Ça a été surtout une expérience personnelle et humaine pour eux », soutient Maïté Lazry. Ce voyage s’inscrit dans leur diplôme à composante européenne, c’est-à-dire qu’ils pourront travailler dans d’autres pays européens. C’est la première fois que la section BTP participe à un ERASMUS. Les élèves du CFA en peinture et maçonnerie sont déjà allés à l’étranger. L’ensemble de ces voyages est financé par des bourses.
Julia Guinamard – j.guinamard@jhm.fr