Contrat Cifre : le bon plan pour innover
La matinale techno de mercredi 8 mars 2017, à Nogent, méritait assurément meilleure affluence. Son propos, des plus concrets, intéresse directement nombre d’entreprises qui s’ignorent. Il s’agissait des conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre). Ce dispositif subventionne une entreprise qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public. Il s’agit en gros de préparer des cadres de haut niveau. Ce dispositif, deux entreprises du bassin l’ont testé (Forges de Bologne) ou le testent (Deguy Conge). Leur témoignage a donné à cette Matinale un appréciable volet concret.
« C’est la voie royale de l’innovation» a lancé Christophe Juppin (Pôle Techno) pour planter le décor. « Il faut trouver l’équilibre entre l’application dont a besoin l’entreprise et le travail de recherche du doctorant» a poursuivi Frédéric Sanchette (UTT) qui se voulait rassurant pour les entreprises : « le montage du dossier s’avère relativement simple».
Émilien Guinaudeau, du cabinet spécialisé Sogedev, expliquait comment valoriser un jeune chercheur dans le cadre d’un crédit impôt recherche (CIR). Mais on entrait vraiment dans le vif du sujet avec les représentants des entreprises haut-marnaises ayant un vécu : Jean-Luc Deguy expliquait que son entreprise avait besoin de développer sa recherche et développement pour rattraper et dépasser ses concurrents. Benoît Auclair, son responsable qualité enfonçait le clou : « si on ne fait pas de R&D, notre part de marché va décroître. La solution est donc venue avec Thibaut Perrin. Issu de la 3e promo de l’UTT, lu futur doctorant est employé depuis septembre 2016 chez Deguy Conge. « L’avenir nous confortera dans nos choix» a conclu Jean-Luc Deguy.
Jacques Tschofen prenait le relais pour les Forges de Bologne (Groupe Lisi Aerospace). L’entreprise a déjà accompagné cinq thèses Cifre, notamment autour de recherches sur l’inconel 718. Jacques Tschofen a fort bien résumé la question : il faut 1) un sujet, 2) un encadrant dans l’entreprise, 3) un laboratoire, 4) un candidat doctorant. La conclusion du cadre des Forges ouvrait un débat que connaissent bien des entreprises de notre territoire : « il n’est pas facile de faire venir des doctorants en Haute-Marne».
Enfin, Guilhem Frescaline, de l’association nationale recherche et technologie (ANRT), a détaillé de manière claire et synthétique les conditions d’éligibilité pour les uns et les autres.
Au terme des échanges, les participants ont pu bénéficier en cadeau d’un “cahier de laboratoire”, document qui permet d’accompagner un projet de recherche.
Contact : c.juppin@haute-marne.cci.fr