France – Angleterre : Zizou cloue le “Beck”
Depuis toujours, le football est sujet aux “querelles de comptoir” sans cesse répétées, se basant essentiellement sur un soupçon de chauvinisme et de partialité. Dans ce monde de supporters jamais abreuvés d’anecdotes, une seule question revient inlassablement : qui est ou fut le meilleur joueur du monde ?
Des réponses, il en existe presqu’autant qu’il y a de supporters sur la “Planète Foot”. Ainsi, qui de Pelé, Beckenbauer, Cruijff, Platini ou Maradona peut s’enorgueillir d’être le plus grand footballeur de tous les temps ? Le génie du Brésilien, la rigueur de l’Allemand, l’élégance du Néerlandais, l’aisance du Français ou la technique de l’Argentin peuvent-ils réelle- ment se prêter à la comparaison, alors que les années pas- sent et que l’évolution du jeu est constante ? Les instances dirigeantes du ballon rond et ses observateurs privilégiés ont bien tenté d’apaiser les consciences, offrant chaque année une multitude de classements plus ou moins impartiaux, dans lesquels pourtant les leaders diffèrent couramment pour une même saison.
Avantage Beckham
Hier soir, alors que l’Euro portugais servira assurément de juge de paix pour l’année 2004, le match France-Angleterre met- tait aux prises deux prétendants incontestables à ce titre si convoité. Zinedine Zidane et David Beckham, habituellement coéquipiers sous le maillot du Real Madrid, se retrouvaient face-à-face, avec cette fois l’obligation de faire la différence pour leur sélection respective. Deux joueurs de classe qui, au- delà de leur talent individuel indéniable, ont surtout l’art de faire briller leur coéquipiers. Promus capitaines tous les deux, hier soir, et dépositaires du jeu de leur sélection respective, les deux hommes ont pour- tant évolué sur des registres assez différents.
Après quelques minutes de mise en jambe, Zizou, en position axiale au milieu de terrain, devient rapidement le pilier de l’organisation offensive tricolore. Si tous les ballons passent par lui, il ne peut cependant trouver ses attaquants dans de bonnes conditions, face à des Anglais très attentistes,.
Sur son côté droit, Beckham, lui, comme à son habitude en sélection, reste collé à sa ligne de touche, laissant notamment à Paul Scholes, le soin de la distribution. Moins impliqué que son coéquipier du Real dans les actions offensives de son équipe, de par la rigidité de sa position sur le terrain, sa précision d’horloger est pourtant une nouvelle fois à l’honneur sur l’ouverture du score britannique (38’).
Buts et match pour Zidane
Mais les “stars” ont leur faibles- se et lorsque l’Anglais voit son penalty arrêté par Fabien Barthez, le Britannique perd de sa superbe. Au sein d’une Angleterre assailli par les Français, David Beckham sombre dans un rôle peu envieux… d’arrière droit.
De son côté, Zinedine Zidane poursuit son travail de pour- voyeur de ballons avec toujours aussi peu de réussite. Malheureux dans le jeu tout au long de la partie, le stratège décide de se consoler sur coups de pied arrêtés. Dans les arrêts de jeu, Zizou réussit ce que le “Beck” a raté précédemment. Un coup-franc et un penalty plus tard, la France sort vainqueur d’un duel âpre, où les deux “vedettes” du jour ont tenu un rôle important.
Entre Français et Anglais, les discussions resteront encore sans fin… Mais au fait, qui est le meilleur joueur du monde ?
Reportage au Portugal : Laurent Génin