Patrick Viera ne fait pas la fine bouche
Après ce match contre la Croatie, a-t-on surestimé l’équipe de France ?
Patrick Vieira : «Je ne crois pas non ! On est certes capable de mieux jouer et j’espère qu’on va le montrer très bientôt. Il ne faut surtout pas oublier que, quel que soit le match que nous disputerons, ce sera toujours très difficile par rapport aux individualités qui composent l’équipe de France. Les joueurs sont attendus et très surveillés. Et puis toutes les équipes engagées lors de cet Euro, sont de bonnes équipes»
Cela veut-il dire que les éliminatoires disputés pour arriver au Portugal étaient trop faciles et qu’ils ont quelque peu tronqué les choses ?
P. V. : «C’est vrai que les adversaires rencontrés n’étaient pas de premier plan, mais il ne faut pas oublier que l’on sortait d’une période douteuse, après le Mondial 2002, et que nous avons parfaitement rectifié le tir pendant ces éliminatoires.»
Les difficultés viennent donc d’un problème collectif ?
P. V. : «C’est un avis personnel, mais je pense que l’on doit apprendre à mieux défendre collectivement.»
C’est un problème physique ou tactique ?
P. V. : «Ni l’un ni l’autre ! C’est surtout un état d’esprit à acquérir. Il faut améliorer la manière dont on défend, surtout lorsque nous n’avons plus le ballon. Quand on est en possession de la balle, il est facile de faire la différence avec les joueurs extraordinaires que nous possédons. Personnel- lement, c’est une priorité, mais peut-être que les attaquants vous diront autre chose.»
Vous ressentez-vous de la fréquence des matches imposée par la compétition ?
P. V. : «Non, nous sommes parfaitement habitués à jouer tous les quatre jours dans le Championnat d’Angleterre. Ce n’est pas un problème pour moi, même si c’est vrai, dans notre système de jeu, les milieux défensifs ont tendance à couvrir énormément de terrain.»
Parlez-vous entre vous des problèmes rencontrés sur le ter- rain, notamment des trois buts pris en deux matches, après 1 077 minutes d’invincibilité ?
P. V. : «C’est vrai que cela nous interpelle, que l’on en parle. On a, en plus, la chance d’avoir un sélectionneur intelligent qui sait entendre ses joueurs et discuter avec eux. Tout se passe pour le mieux au sein du groupe. »
Vous sentez-vous dans une position fragile avant le match contre la Suisse ?
P. V. : «Pas vraiment ! On est premier du groupe avec quatre points, alors que l’on aurait pu ressortir battus de ces deux premiers matches si Beckham avait marqué son penalty ou si Mornar n’avait pas mis son dernier ballon au-dessus à la dernière minute du match face aux Croates. Je crois qu’il faut parfois savoir se contenter de ce que l’on a.»
Reportage au Portugal : Laurent Génin