Au rendez-vous des Bleus
Une fois que Jacques Santini, le sélectionneur des Bleus, en a terminé avec la traditionnelle conférence de presse d’après match, Philippe Tournon, le chef de presse de la Fédération Française de Football lance à l’assemblée dont fait partie votre humble serviteur : «rendez-vous à Santo Tirso à 16 heures pour un point presse avec le sélectionneur et quelques joueurs.» Rendez-vous est pris. Les supporters français, qui savent très bien que les Bleus ont rendez-vous au Pavillon Municipal des Sports de Santo Tirso, font le pied de grue en attendant leurs idoles. Je dois également prendre mon mal en patience mais, cette fois, je suis de l’autre côté de la barrière. Ce n’est pas le supporter, mais le journaliste qui doit rencontrer les Bleus !
Trois salles différentes
Les portes s’ouvrent enfin, mais il faut encore attendre avant d’être autorisé à entrer. Attendre qui ? Quoi ? Je suis impatient et commence à trouver le temps long. Philippe Tournon, le grand ordonnateur des points presse arrive enfin et donne le feu vert. En compagnie des confrères de “l’Equipe” et de “France Football”, entre autres, je pénètre dans l’immense Pavillon Municipal qui est divisé en trois salles : une pour la presse écrite, une pour les télés et celle pour les radios. Philippe Tournon, qui vient d’annoncer la liste des joueurs (Mikaël Silvestre, Willy Sagnol, David Trezeguet, Thierry Henry et Patrick Vieira), doit donner de la voix pour que nous attendions les joueurs dans nos salles respectives. Peine perdue. Les vedettes se font désirer et les va-et-vient sont nombreux vers le parking où doivent arriver les joueurs. Je ne suis pas le dernier à braver les interdits pour aller voir ce qu’il se passe… Les supporters crient, c’est un signe ! Les voitures de l’organisation déposent ces Messieurs devant la porte. Quelques saluts aux patients supporters, c’est la moindre des choses, quelques poignées de mains et voilà, enfin, les joueurs de l’équipe de France à notre disposition. Soudain, après une longue attente, voilà qu’un mélange d’impatience et de trac m’envahit.
Des joueurs décontractés et disponibles
Philippe Tournon, carnet de notes dans une main et stylo dans l’autre, dirige les joueurs vers les trois salles. Les entretiens peuvent commencer et le stress est toujours là. Les télés et les radios, non sans mal, demandent le silence tandis que nous autres, journalistes de la presse écrite, nous nous précipitons vers les cinq box installés dans le gymnase. Vers qui vais-je aller ? Je ne suis pas le seul à me poser cette question mais il me faut rapidement prendre une décision car Philippe Tournon qui passe par là, donne les dernières consignes : «un entraînement a lieu à Vila das Aves à 18 h, les entretiens ne doivent pas durer plus de quinze minutes par joueur.» Le chef de presse devra attendre à son tour ! En effet, à ma grande surprise, les joueurs sont décontractés, disponibles et répondent à toutes nos ques- tions… avec plus ou moins de franchise ! Moi qui, il y a encore quelques minutes, était stressé à l’idée de côtoyer les joueurs de l’Equipe de France, je me retrouve avec quelques col- lègues en face de Mikaël Silvestre. Je suis dans mes petits souliers. L’entretien commence. Quand je constate que les confrères posent les questions que j’avais en tête, le cœur battant, je me lance. Le défenseur de l’équipe de France, toujours aussi calme, me répond sans se soucier de savoir si la question a été posée par un journaliste d’un grand quotidien ou par un journaliste du “Journal de la Haute-Marne”. Lors des points presse, tout le monde est sur un plan d’égalité, tant mieux. Le nœud au creux de l’estomac a disparu, je suis libéré et je me dirige d’un pas sûr vers David Trezeguet. Pour moi, le temps semble suspendu et pourtant il faut penser à conclure car Philippe Tournon fait un ultime passage : «mes- sieurs, c’est l’heure, merci d’être venus. Pour ceux qui le souhaitent, un entraînement ouvert aux médias et au public a lieu au stade de Vila das Aves.»
Le point presse est déjà terminé. Alors que les joueurs ont déjà rejoint leurs véhicules, je dois vite oublier que je ne suis pas seulement un supporter de l’équipe de France mais un journaliste qui doit rapidement relire ses notes et écrire ses papiers, car l’information n’attend pas !
Reportage au Portugal : Yves Tainturier