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Par le chas d’une aiguille

C’est un gros ouf de soulagement qui prédomine après la difficile qualification de l’équipe de France, hier, à Cologne, face au Togo (2-0). Les Bleus terminent deuxièmes et rencontreront, mardi, à Hanovre, l’Espagne, qui n’a rien à voir avec la sympathique formation togolaise….

Les Bleus reviennent de loin ! Même s’ils étaient sûrs de leur fait, les deux précédentes prestations n’incitaient pas vraiment à l’optimisme et ce n’est pas la première période des Tricolores qui a été plus rassurante. Malgré une large domination et des occasions à la pelle (6 frappes cadrées contre 2 au Togo), les Tricolores étaient tout simplement éliminés à la pause. Joueurs, entraîneurs, supporters, n’en menaient pas large et tout le monde se demandait si les Bleus allaient être capables de relever la tête et inscrire deux buts en seconde période.

Et Vieira est arrivé

L’inquiétude et le stress sont toujours présents au retour des vestiaires. Comment pourrait-il en être autrement alors que vous vendangez des occasions et que vous faites briller le gardien adverse, auteur de six arrêts décisifs. Et puis Patrick Vieira, capitaine d’un jour, s’est dit que le jour de son anniversaire, marquer un but serait un bien beau cadeau. Aussitôt dit aussitôt fait. Un but synonyme d’espoir, puis un second, de Thierry Henry, synonyme de qualification… dans la douleur.

Ils ont conjuré le mauvais sort

Hier, face au Togo, les Bleus n’ont pas levé tous les doutes et le chemin qui mène à Berlin, le 9 juillet prochain, est encore long et semé d’embûches. Chaque chose en son temps. Il convient de savourer cette qualification tant elle a été acquise au for- ceps. Comme en 2002, les Bleus n’avaient pas gagné un match, comme en 2002, ils devaient gagner leur dernière rencontre avec deux buts d’écart. Cette fois, les hommes de Raymond Domenech, qui estimait avant la rencontre «que ses joueurs devaient saisir cette deuxième chance», ont conjuré le mauvais sort. Certes, le Togo n’est pas le Danemark mais tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a plus de petites équipes, alors… Dans quelques années, plus personne ne se souviendra que les Bleus, dans un groupe à priori à leur portée, ont attendu leur troisième match de poule pour continuer l’aventure. Seule la qualification est belle et, comme le dit le dicton, “qu’importe le flacon pourvu que l’on est l’ivresse.»

Rendez-vous avec l’Espagne

Ivresse, dans le cas de la France, est un bien grand mot. Soulagement est plus approprié. Un gros ouf de soulagement même, tant l’avenir des Bleus dans cette Coupe du Monde a été incertain. Cette qualification ne doit maintenant pas rester sans lendemain. Elle doit servir de déclic à cette équipe qui, quoi que les joueurs en disent, était bel et bien traumatisée par l’échec de 2002 et leur élimination sans gloire face à la Grèce, à l’Euro 2004 au Portugal.

Mardi, face à l’Espagne, les Bleus, avec Zidane finalement pas encore en retraite, seront en position d’outsiders. Une situation qui pourrait faire les affaires des hommes de Domenech qui, jusqu’à maintenant, avaient plu- tôt une étiquette de favoris. Les temps changent…

Reportage en Allemagne : Yves Tainturier

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