Laure Manaudou : « Cela fait du bien »
Souriante au bord du bassin, attentive et visiblement détendue malgré la pression qui entourait son retour à la compétition depuis les Jeux de Pékin, Laure Manaudou a confié hier retrouver la compétition avec beaucoup de plaisir. Tout en regrettant la traque dont elle est toujours victime.
Pour votre retour à la compétition et après votre 50 m papillon et votre 50 m dos, quelles sont vos sensations ?
Laure Manaudou : « Retrouver la compétition, cela me fait du bien. Cela me fait plaisir de revenir ici, même si je suis un peu stressée pour cette première compétition. Je suis en quête de repères. Certes, je suis encore loin de mes meilleurs temps, mais je ne suis ni inquiète, ni frustrée car je n’ai qu’un mois de préparation derrière moi. Ce ne sont pas des temps énormes mais ça va venir. »
Avez-vous digéré les Jeux de Pékin ?
L.M. : « Je n’ai pas eu le choix ! Cela s’est fait tout seul, même si c’est toujours difficile de se remettre à l’eau. »
Avez-vous retrouvé l’envie de nager ?
L. M. : « Je ne l’avais jamais perdue ! J’ai envie de m’entraîner, j’ai une équipe autour de moi qui me soutient, qui me protège et des partenaires d’entraînement avec lesquels il y a une bonne ambiance. Je me sens bien à Marseille, je me sens bien dans ce groupe. »
« Le sprint n’est pas plus simple »
Où se situent les différences à Marseille ?
L. M. : « Dans la méthode. Cela me convient, il y a un esprit de groupe qui me plaît. Il y a deux groupes de travail différents et l’on y travaille autrement. On s’encourage, on bosse dur et cela paiera. Maintenant, je pensais que le sprint serait plus simple que la préparation en demi-fond. Je me suis trompée, les jambes sont lourdes. »
Vous avez annoncé que vous renonciez à la saison en petit bassin, en milieu de semaine, sur votre blog. Pourquoi avoir pris cette décision ?
L. M. : « Parce que, compte tenu de ma préparation, je ne me sens pas prête à m’aligner sur ces compétitions. Je n’ai pas peur de nager, mais si je peux éviter une occasion supplémentaire d’être déçue, je ne vais pas m’en priver. Je préfère prendre davantage de temps, améliorer mes chronos pour qu’ils soient potables et m’aligner sur les championnats de France en avril, à Montpellier. Ça, ce sera vraiment un objectif. »
Pourquoi avoir choisi le Meeting de Saint-Dizier plutôt que la coupe du monde à Berlin ?
L. M. : « Parce que Romain Barnier (le Manager du CN Marseille) n’était pas autorisé à nous accompagner à Berlin et qu’on a besoin de notre entraîneur en compétition. Mais aussi parce que tout le groupe était présent à Saint-Dizier et que l’esprit collectif que nous mettons en place passe par ce genre de regroupements. »
Après Pékin, pensiez-vous que les sollicitations et la pression médiatiques allaient enfin se calmer ?
L. M. : « Non ! Je savais que vous seriez là aujourd’hui (hier) ! Mais ce genre de pression, on ne s’y habitue jamais. J’en ai marre d’être observée, au bord du bas- sin, quand je travaille, dès que je bouge, dès que je parle. C’est perturbant, ces regards et ces flashes à longueur de journée, braqués sur moi. On espère que cela va s’arrêter. Mais cela ne s’arrête pas. Alors on vit avec… »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud