Jamais deux sans trois !
Après son record du 50 m papillon battu la veille au soir, Frédérick Bousquet a clos le 18e Meeting de Saint-Dizier en beauté, en venant s’adjuger un second record national sur 100 m papillon (51 »00). Un début de saison remarquable, à l’image de celui signé, du reste, par l’ensemble de la séduisante armada marseillaise.
Mais où s’arrêtera donc cet insatiable Frédérick Bousquet ? Hier, le Marseillais a encore éclaboussé de toute sa classe la dernière journée de cet historique 18ème Meeting de Saint-Dizier. La rumeur avait circulé quelques instants auparavant, le long du bassin. Après son formidable record sur 50 m papillon la veille, Frédérick Bousquet, malgré la fatigue des dernières semaines et sa sortie internationale à Stockholm, avait encore des fourmis dans les jambes. Bingo !
Sur le 100 m papillon, le Marseillais, décidément invincible en ce début de saison, signait un nouveau record de France (51 »00), son cinquième en moins d’un mois en petit bassin. Une satisfaction légitime, mais qui n’effaça pas du tout l’amertume nourrie depuis le relais du 4 x 100 m nage libre à Pékin. « On m’a privé d’un titre de Champion Olympique. Je parle en mon nom propre. Mais j’aurai toujours de la rancœur, de la colère. Je tiens les dirigeants pour responsables de notre médaille d’argent ! », a-t- il expliqué après son record de France, estimant que le change- ment de l’ordre des relayeurs, quelques heures à peine avant le départ, avait causé la perte du titre suprême.
Hier, en tout cas, Bousquet n’a pas eu l’occasion de se faire remonter par les lignes d’eau voisines. Au terme d’une domination sans partage, il a confirmé son état de forme impressionnant, un mois et demi seule- ment après la reprise de l’entraînement. Diane Bui Duyet, elle, marqua logiquement le pas, sur 100 m papillon. Partie sur le rythme du record de France, la Marseillaise paya ses efforts dans le troisième virage. «Non, en fait, j’étais déjà cuite sur le plot de départ», corrigea-t-elle en souriant. «Je n’ai plus de jambes, j’ai mal partout. Je suis vidée. Maintenant, je vais « breaker » quelques jours et reprendre dans le « dur » ensuite, en vue de la pré- paration aux Championnats de France puis d’Europe en petit bassin. Cela va arriver vite».
Manaudou, record personnel sur 200 m dos
Dans cette édition 2008 du “MIB” marquée par le record historique de… records du meeting – 21 battus et un égalé – et de records de France, alors que le seul jusqu’ici avait été l’œuvre de Laure Manaudou, en 2004, sur 400 m nage libre, Marseille aura finalement réussi un show épatant. Un récital sans fausse note. «Marseille est en train de devenir une place forte de la natation française», assura un Frédérick Bousquet «vidé, mais confiant pour la suite».
«Personnellement, je n’ai pas hésité longtemps avant de signer à Marseille. Quand on voit la ville, la qualité de vie, les structures et aussi les entraîneurs, on ne peut qu’être bien. Quand un nageur hésite, on lui dit de venir visiter. Généralement, après, c’est difficile de repartir. Et puis Romain Barnier est un entraîneur qui a une aura. Il dégage quelque chose qui fait qu’on a envie d’être tous soudés autour de lui», expliqua le Marseillais.
Il dégage en tout cas quelque chose qui a boosté l’envie de bien faire de tout le groupe. Laure Manaudou, dans cette euphorie collective qui faisait diablement plaisir à voir, se fit elle aussi sa place au soleil. La Championne, pour sa rentrée – ultra-médiatique – a signé un retour tout à fait encourageant, dissipant, pour l’heure, les doutes qui entouraient son envie de rebondir et de se faire à nouveau mal à l’entraînement.
Sereine, décontractée, Laure Manaudou confiait d’ailleurs, en guise de bilan de reprise : «Dans l’ensemble, c’est plutôt bien. J’étais stressée par cette rentrée, de retrouver la compétition et tous ces flashes. Mais j’en avais aussi envie. Je me suis fait plaisir, même si nous nous sommes aperçus qu’il y avait beaucoup de choses à changer, techniquement ou encore dans la respiration.» N’empêche, même si tout ne fut pas parfait, la Marseillaise s’est tout de même permise de battre son record personnel sur 200 m dos, un chrono passé inaperçu dans le flot de records qui se succédèrent sur les trois jours.
« C’était bien, cette course. Mais je n’aurais pas dû relâcher dans le dernier 50… », analysait-elle, assurant avoir «appris beaucoup de choses à Saint-Dizier». «J’ai eu du mal à entrer dans la compétition, le vendredi. Et après, j’ai trouvé ma place. Cela fait du bien de ne plus être la seule tête d’affiche dans un groupe.» A Saint-Dizier, on le lui a déjà assuré : elle revient quand elle veut…
Delphine Catalifaud
Les records battus lors de cette édition
Records du meeting
50 m papillon messieurs (Bousquet en 22’’96)
50 m papillon dames (Bui Duyet en 25’’57)
200 m papillon dames (Dickons en 2’07’’45)
100 m papillon messieurs (Bousquet en 51’’00)
50 m dos messieurs (Bousquet en 24’’69)
50 m dos dames (Bui Duyet en 27’’32)
100 m dos messieurs (Roger en 52’’65)
100 m dos dames (Manaudou en 1’00’’22)
200 m dos messieurs (Roger en 1’55’’50)
200 m dos dames (Manaudou en 2’07’’02)
50 m brasse messieurs (Lisogor en 27’’23)
100 m brasse messieurs (Gilchrist en 59’’63)
200 m brasse messieurs (Gilchrist en 2’08’’67)
200 m brasse dames (égalé par Sara El Bekri en 2’29’’67)
50 m nage libre messieurs (Bousquet en 21’18)
50 m nage libre dames (Popchanka en 25’’03)
100 m nage libre messieurs (Gilot en 46’’47)
100 m nage libre dames (Popchanka en 53’’79)
200 m nage libre dames (Manaudou en 1’58’’13)
800 m nage libre dames (Potec en 8’20’’05)
100 m 4 nages messieurs (Galavtine en 53’’54)
400 m 4 nages dames (Van Rouwendaal en 4’42’’72)
Records de France
50 m papillon dames (Diane Bui Duyet 25’’57)
50 m papillon messieurs (Frédérick Bousquet 23’’66)
100 m papillon messieurs (Frédérick Bousquet 51’’00)