Mondial de handball : les Bleus au crible avant les huitièmes
Ça, c’est fait ! Les Bleus ont rempli la première partie de leur mission en terminant premiers de leur groupe. Les choses sérieuses vont enfin commencer en huitièmes, contre l’Islande, demain (18 h), à Lille. Bilan et perspectives.
Les Bleus mettent enfin un nom sur leur adversaire en huitièmes de finale, demain, à Lille (18 h). Ce sera l’Islande, auteur d’un match nul contre la Macédoine (27-27). Ce n’est pas la meilleure nouvelle de la soirée. La dernière fois que la France a joué l’Islande, elle a concédé un match nul plein de crispation. C’était lors du dernier match de poule du Mondial au Qatar, voici deux ans (26-26). Avant ça, elle avait déjà eu l’occasion de se frotter à ces irréductibles Islandais, en finale des Jeux de Pékin, le succès le plus net des Bleus ces dernières années.
Quatre ans plus tard, les Scandinaves avaient pris leur revanche en s’offrant le scalp des Experts en poule (30-29) puis en précipitant leur élimination de l’Euro grâce à un nouveau match nul (29-29). A l’échelle des licenciés de la planète handball, l’Islande – 300 000 habitants – ne pèse pas lourd avec ses 6 000 licenciés. Elle est même devenue, à Pékin, la plus petite nation à décrocher une médaille olympique dans la discipline. Il y a tout du match piège dans cette rencontre demain. « C’est une équipe composée de joueurs d’expérience et même sans Palmarsson, on sait qu’elle est capable de nous poser de vrais problèmes », a reconnu Mickaël Guigou, dans le sillage de Luc Abalo : « C’est une équipe qui joue toujours jusqu’au bout. Même si elle a connu des hauts et des bas en poule, je m’attends à un match difficile. »
Qui est le meilleur buteur des Bleus ?
Kentin Mahé, élu symboliquement meilleur joueur contre la Russie, a aussi été le meilleur shooteur des Bleus durant cette première phase. Avec 19 réalisations, dont sept penalties, il devance Nedim Remili (16), Nikola Karabatic, Mickaël Guigou et Ludovic Fabregas (15). A la baguette comme demi-centre, il avait joué une partition très intéressante contre la Russie. Hier, il a néanmoins montré moins d’imagination et parfois trop porté le ballon.
Karabatic meilleur passeur
Le chef de file de l’équipe de France, Nikola Karabatic, resté sur le banc hier pour la première fois, pointe en deuxième position des passeurs de ce Mondial. Avec 23 ‘“assists” à son actif, il campe derrière le Biélorusse Pukhowski (29).
Les cadres ont-ils été ménagés ?
Les deux coaches ont beaucoup fait tourner leur effectif, dans cette poule facile, utilisant la quasi-intégralité de leurs forces vives (sauf le jeune Alsacien Yannis Lenne). Le réservoir est profond, comme rarement, et les Experts devront s’appuyer là-dessus pour forger leur cinquième succès mondial. Hier, les deux joueurs les plus utilisés, Nikola Karabatic (2 h 39’33) et Valentin Porte (2 h 50’07), ont regardé le match du banc. Ludovic Fabregas, qui bénéficie logiquement du forfait de Karabatic en poste 3 de la défense, devient celui qui a le plus foulé les parquets (3 h 19), juste devant son acolyte Cédric Sorhaindo (3 h 17) et Luc Abalo (3 h 05). Un garçon comme William Accambray, étincelant en préparation contre la Slovénie, a doublé hier son temps de jeu en jouant trois quarts d’heure contre la Pologne, de même que Timothey N’Guessan, convalescent lors des deux premières rencontres.
Qui a marqué des points ?
Incontestablement, la meilleure surprise de cette phase de poule, c’est l’association très prometteuse entre Cédric Sorhaindo et Ludovic Fabregas dans le secteur central défensif. Les deux coaches tricolores, qui cherchaient une solution depuis le forfait de Luka Karabatic, en tiennent une solide. A 20 ans, le jeune Montpelliérain tient la baraque et confirme le potentiel énorme déjà entrevu lors des Jeux de Rio, l’été dernier. Dans la même veine, un garçon comme Nedim Remili, partenaire de Karabatic au PSG, confirme sa fulgurante ascension, alors qu’Adrien Dipanda a explosé ses statistiques contre la Russie, en poules (huit buts en une mi-temps) et que Mickaël Guigou a fait parler son expérience hier pour remettre les Bleus dans le droit chemin après la pause.
Qui peut mieux faire ?
Timothey N’Guessan, en reprise, mais aussi Luc Abalo, un peu sevré de ballons à l’aile droite, et Daniel Narcisse, encore loin du rendement escompté et auteur de nombreuses pertes de balle, peuvent apporter davantage. Luc Abalo, lui-même, le reconnaît : « Moi, les matches couperets, ça me convient mieux. Cela me donne de l’énergie positive. Plus il y a de monde et d’enjeu, plus je me sens bien. Les vrais soucis vont arriver. Pour l’instant, on a trouvé les solutions facilement sur la base arrière, alors à l’aile, je m’amuse moins. »
Delphine Catalifaud