Le pire comme le meilleur
Le Chaumont VB 52 Haute-Marne est capable de tout et l’a encore prouvé, mercredi soir, en Ligue des champions, à Friedrichshafen, en passant par toutes les émotions, mais en assurant, au final, une précieuse victoire (2-3) en vue de la qualification pour les quarts de finale.
Cette équipe du Chaumont VB 52 Haute-Marne est décidément étonnante. Imprévisible de par ses “coups de mou” comme par sa capacité de réaction, la formation haut- marnaise peut, d’une minute à l’autre, présenter des visages radicalement différents. Une instabilité qui fait, tout à la fois, sa force et sa faiblesse.
A l’image de la soudaine baisse de régime face à Narbonne qui leur avait coûté très cher, en championnat, quatre jours plus tôt (défaite 1-3 salle Jean-Masson), les Cévébistes ont récidivé, mercredi soir, à Friedrichshafen, lors de la quatrième journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Après un début de match quasi-parfait (25-19, 25-19), Baptiste Geiler et ses coéquipiers ont failli tout gâcher. Perdant une fois encore le contrôle des opérations dans les manches suivantes (25-22, 25-19), les Haut-Marnais auraient pu perdre bien plus qu’une simple rencontre, en hypothéquant une partie de ses chances de qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Pourtant, au lieu de cela, les Chaumontais ont sonné la révolte dans le “tie-break” pour finalement remporter un succès des plus précieux pour la suite de l’aventure.
A quoi tient véritablement ce revirement de situation ? L’enjeu tout d’abord. Cette saison, le CVB 52 n’a jamais été aussi bon que lorsqu’il a disputé des matches couperets. Nul doute que le passage par les trois tours préliminaires à élimination directe de la coupe d’Europe a assurément aguerri ce groupe. Malgré son jeune âge et une relative inexpérience en Ligue des champions, le collectif haut-marnais s’est forgé, depuis octobre et au gré des dix matches dis- putés dans cette compétition, un moral solide, lui permettant, par le jeu, d’éliminer certaines appréhensions.
Une compétition pas comme les autres
Le prestige de la Ligue des champions ensuite. Tous les joueurs l’affirment : cette compétition possède une saveur à nulle autre pareille. L’entraîneur cévébiste, Silvano Prandi, ne fait pas mystère non plus de l’intérêt majeur que représente la plus belle des coupes d’Europe à ses yeux.
Un événement qui aurait donc tendance à transcender ce groupe, au sein duquel, mercredi soir, toutes les individualités chaumontaises appelées à fouler le terrain de Friedrichshafen, ont apporté leur pierre à l’édifice. A commencer par les deux “anciens” du club allemand, Martin Atanasov et Baptiste Geiler : le premier réalisant un match plein, quand le second revenait sur le terrain au “tie-break” pour “atomiser” les ambitions locales.
Mais les apparitions plus ponctuelles d’un Matej Patak, qui a retrouvé ses sensations après le virus grippal dont il avait souffert, voire l’enthousiasme d’un Keith West, entré en fin de quatrième set pour redynamiser un groupe en souffrance, ont forcément aidé à ce retour en trombe dans le dernier acte. Sans oublier le décidément très décomplexé Julien Winkelmuller, dont les enjeux ne semblent jamais inhiber son attitude.
Reste à savoir quelles conséquences aura toute cette débauche d’énergie sur l’équipe qui, dès aujourd’hui, a repris la route pour Nantes, où il disputera la 16e journée de championnat demain soir ? Sans séance de travail entre les deux rendez-vous, ni réelle plage de récupération avec le retour en bus d’Allemagne reporté à hier (au lieu de mercredi soir après le match compte tenu de l’état des routes), le CVB 52 devra, une fois encore, faire fi d’une préparation idéale pour le duel en Loire-Atlantique.
Mais cette équipe reste tellement imprévisible…
Laurent Génin