Aurore Pichery : « on a joué deux minutes »
Aurore Pichery revient sur le succès dessiné en toute fin de rencontre, dimanche, contre Bar-le-Duc (28-23). La capitaine chaumontaise livre quelques explications sur cette victoire tardive, mais qu’elle juge précieuse.
Le Journal de la Haute- Marne : Qu’est-ce qui vous a empêché de faire la différence plus tôt dans cette rencontre contre Bar-le-Duc ?
Aurore Pichery : « Nous n’avons pas assez communiqué sur l’activité défensive et on ne glissait pas assez rapidement. Du coup, Bar-le-Duc nous a malmenées. Pourtant, les Meusiennes n’avaient pas de tireuses longue distance et on n’était pas obligées de sortir à 9 m pour contrer. Je pense qu’on n’a pas réussi à nous détacher parce qu’on a aussi connu trop de déchet en attaque. On n’a pas tiré de loin alors qu’il n’y avait pas de grand gabarit au
centre. C’est dommage… »
JHM : L’environnement inhabituel du match, délocalisé au gymnase Lionel-Meunier, a-t-il pu avoir un impact sur votre performance ?
A. P. : « Non, d’autant que Xavier (Leseur, le coach) avait pris le soin de faire une mise en place le matin-même. On avait toutes les cartes en main pour livrer un meilleur match que celui qu’on a fait. »
JHM : Justement, votre entraîneur a salué le caractère de l’équipe, qui n’a rien lâché. Partagez-vous ce sentiment ?
A. P. : « Sans doute qu’à un autre moment de la saison, on aurait pu lâcher ce genre de rencontre. On a effectivement fait preuve de caractère. On avait à cœur de se racheter de notre match aller, où on était toutes passées au travers. C’est loin d’être notre meilleur match cette année… »
JHM : Vous attendiez-vous à une rencontre aussi rugueuse ?
A. P. : « Oh oui, on avait eu un aperçu à l’aller ! Bar-le-Duc est une équipe qui donne beaucoup de coups. Il fallait être armé psychologiquement pour à chaque fois retourner au duel, malgré les contacts. Léa (Hampe) a pris beaucoup de coups assez hauts. Il y avait peut-être, chez nous, une certaine appréhension liée aussi aux états de forme des unes et des autres. Manel (Mrad) revient d’une blessure au genou, Soraya (Tebib) joue sur une jambe, touchée elle aussi au genou. Quant à moi, j’ai toujours peur pour mon épaule. L’intensité qu’a mise Bar-le-Duc n’est pas une surprise. Ce qui est dommage, c’est qu’il n’y a pas eu, selon moi, de protection des joueuses par les arbitres. »
JHM : Avec ce succès, vous restez collées au podium (troisième ex-aequo avec Bassin mussipontain). Etait-ce un objectif ou le classement est-il anecdotique ?
A. P. : « Oui, c’était un objectif. On reste accrochées au podium et on ne perd pas la distance avec la deuxième place, occupée par Sainte-Maure. Xavier Leseur avait insisté sur ce paramètre dans son discours d’avant-match. »
JHM : Quel est le tournant de la rencontre, selon vous ?
A. P. : « On pensait avoir fait le plus dur quand on est passé devant après leur double “deux minutes”, mais on s’est fait reprendre. En fait, tout s’est décidé à la fin du match. On était devant et Bar-le-Duc a raté une contre- attaque. Derrière, les Meusiennes ont tenté le tout pour le tout avec une défense tout-terrain, mais cela n’a pas été payant. Des espaces se sont ouverts et on a pris le large. En fait, on a joué deux minutes… »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud