Un chemin différent pour trouver la perle rare à Saint-Dizier
EMPLOI. De plus en plus d’entreprises diversifient leurs méthodes de recrutement, à l’instar de La Meusienne, à Ancerville. L’objectif étant de trouver les profils qui leur correspondent, ce qui n’est pas toujours le cas. Un phénomène qu’a bien compris Pôle Emploi.
« C’est incroyable, du jamais vu en 35 ans de métier et 20 ans de gestion. » Stefan Muller-Bernhardt a encore du mal à réaliser le nombre de candidatures reçues, après avoir mis en place un recrutement particulier. Au 1er janvier, il est devenu directeur général de La Meusienne, suite à un changement d’actionnariat.
L’usine, basée à Ancerville, qui fabrique des tubes de métal, est en phase de renouvellement ; avec une pyramide d’âge très élevée, « nous étions à la recherche d’une quarantaine de personnes », poursuit le dirigeant dans un français impeccable. Essentiellement la génération « des 25-30 ans », pour rejoindre les unités de production.
Démarches innovantes
Pour ce faire, l’entreprise a décidé de changer de méthode. « Avant, nous avions un système très français. Nous mettions une annonce à Pôle Emploi en attendant les retours. Cette fois-ci, nous avons choisi de sortir des sentiers battus », explique Stefan Muller-Bernhardt. D’une part, l’annonce est publiée sur les différents réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Indeed…).
D’autre part, une banderole a été installée devant l’usine sur laquelle était indiqué : « Nous recrutons du personnel en production ». Le bouche à oreille fait ensuite son effet. En interne, une prime de 400 € est proposée aux salariés qui réussiraient à dénicher de nouveaux collaborateurs pour la société.
L’effet est immédiat. « Nous sommes devenus victimes de notre succès. En seulement une semaine, nous avons reçu plus de 400 candidatures. Je n’ai jamais vu ça, c’est pareil pour notre responsable en ressources humaines, en 35 ans d’expérience », se félicite le directeur général.
« Nous sommes devenus victimes de notre succès. En seulement une semaine, nous avons reçu plus de 400 candidatures »
En dehors du nombre de candidats, la méthode de recrutement de La Meusienne a pour but d’inciter les demandeurs à venir, et non de les contraindre : « De cette manière-là, nous savons que les personnes qui ont candidaté sont motivées, sinon elles n’auraient pas fait l’effort et la démarche de venir déposer leur CV. En ça, c’est très positif. »
Profils précis
Si les entreprises du territoire varient leurs méthodes de recrutement, c’est avant tout pour pallier les difficultés à trouver des candidats. Pourtant, ils existent. D’après les derniers chiffres de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, au deuxième trimestre 2021, le taux de chômage pour Vitry-le-François/Saint-Dizier était de 8,2 %. Les offres sont également présentes : 820 à Saint-Dizier étaient recensées le 9 janvier, sur la plateforme emploi de l’Agglo.
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« Le problème, c’est que de nombreux candidats ne disposent pas des compétences nécessaires pour les postes proposés, notamment dans l’industrie », observe Sylvain Bedouet, chargé de communication à Pôle Emploi. Ce qui peut expliquer les plus de 200 postes à pourvoir localement dans ce secteur d’activité.
La solution proposée, « c’est d’élargir les recrutements aux personnes qui ne sont pas formées selon leurs appétences ». Des dispositifs sont ainsi proposés par Pôle Emploi dans toute la région Grand Est. « L’Action de formation préalable au recrutement (AFPR) permet d’être formé avant la prise du poste. Il y a aussi la Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle ou collective (POEI ou POEC) pour acquérir les compétences requises pour occuper des emplois correspondant à des besoins identifiés », ajoute Sylvain Bedouet. L’ouverture d’un hub de compétences, le 1er décembre 2021 va également dans ce sens.
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Le procédé apparaît comme une bonne solution. Non loin de là, à Saint-Dizier, Dania Vitrage a également eu recours à la technique de la banderole.
Louis Vanthournout