Pichery : « On est là pour se maintenir »
La capitaine Aurore Pichery a très peu goûté la nouvelle défaite de son équipe, samedi soir, contre un concurrent au maintien, Montbéliard (24-31). Elle invite à une prise de conscience rapide : Chaumont doit vouloir gagner ses matches.
JHM : Peut-on résumer la situation en disant que les week-ends se suivent et se ressemblent pour l’ECAC ?
Aurore Pichery : « Je ne vois effectivement pas d’évolution. On ne propose pas grand-chose dans le jeu. En défense, on manque de contact, d’impact. On est trop tendres. En attaque, c’est lent, pas fluide. Il n’y a pas de courses ni de vitesse de jeu. Le seul point positif, c’est qu’on a encaissé moins de contre-attaques. C’est bien maigre. »
JHM : Pourquoi Chaumont n’arrive-t-il pas à développer ses attaques placées ?
A. P. : « A l’entraînement, ça passe parce que personne ne défend fort en face. Il n’y a pas d’impact. Sauf qu’en match, évidemment, on ne nous laisse pas passer. On n’arrive même pas au bout de nos combinaisons. Il nous faut des entraînements plus musclés, avec des garçons. Par le passé, nous avons réalisé nos meilleures saisons. Notre effectif est trop hétérogène et aujourd’hui, le niveau de la N2 est trop haut pour nous. Avec ce groupe, nous ne pouvons pas prétendre à autre chose. »
JHM : Vous faites pourtant jeu égal pendant quasiment toute la première mi-temps. Avez- vous des regrets ?
A. P. : « Carrément, car c’était une équipe prenable ! On pro- duit un peu de jeu au début. Malheureusement, on prend un éclat en fin de première période et on traîne cet écart ensuite jusqu’à la fin. »
JHM : L’exclusion de Soraya
Tebib fait-elle basculer le
match ?
A. P. : « En tout cas, cela nous
plombe très vite ! Elle commet
trois fautes et est sanctionnée de
trois “deux minutes”. On perd un
cadre de notre défense, car elle est
très importante en poste 3. Peu
de temps après, face à la réussite
de Manel Mrad, qui enchaînait
les buts, Montbéliard a mis en
place une stricte sur elle. On a
alors perdu un deuxième cadre. »
« Pas aux cadres de s’adapter »
JHM : Cette saison, avec les départs, le groupe doit com- poser avec pas mal de jeunes, issues des moins de 18 ans nationales. Pensiez-vous que la mayonnaise prendrait plus vite ?
A. P. : « Pas plus vite, mais mieux. Nous manquons d’automatismes car certaines filles ne viennent jamais. Elles font leurs études hors du département et s’entraî- nent ailleurs en semaine. Cela pèse sur le rendement collectif car nous ne connaissons pas la façon dont elles jouent. L’an dernier, avec Katy Bernard, mon arrière droite, c’était limpide. Elle prenait les intervalles, je lâchais mes ballons et je savais quelle course elle allait faire. Il y avait de l’anticipation. Aujourd’hui, quand je donne un ballon, cela aboutit souvent à des pertes de balle ou des courses qui ont un mauvais timing. C’est trop rapide pour nos jeunes, hélas. Or je persiste à penser que ce n’est pas aux cadres de s’adapter aux nouvelles, mais aux jeunes de s’intégrer et d’accélérer leur jeu. »
JHM : Y’a-t-il l’état d’esprit pour se sortir de ce mauvais pas ?
A. P. : « Je pense qu’il nous manque cette cohésion. La saison s’annonce compliquée. Il faut être conscient qu’on est sur le terrain pour gagner des matches, pas pour faire jouer tout le monde. Il faut vite régler ce problème, faire preuve de plus de sérieux. On veut se maintenir, pas jouer une saison en dilettante. Perdre contre des cadors, je veux bien. Mais contre des équipes que je considère comme moins fortes, certainement pas. »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud
d.catalifaud@jhm.fr