Camille Rougeot : « j’avais la rage ! »
Insatisfaite de ses prestations depuis le début de saison, piquée au vif après la rencontre à Mamirolle, la gardienne chaumontaise, Camille Rougeot, a livré un match excellent samedi, contre Thann/Steinbach (27-25). Elle revient sur ses doutes et ce succès qui fait du bien au moral de tout le monde.
Le Journal de la Haute- Marne : Pas très en réussite depuis le début de la saison, vous avez livré un match énorme samedi. A quoi attribuez-vous cette énergie nouvelle ?
Camille Rougeot : « J’avais la rage ! J’avais envie de mordre dans le ballon et de montrer de quoi j’étais capable. J’étais énervée de ma prestation à Mamirolle, agacée de ce que j’avais lu dans la presse. Mon état d’esprit a changé. Il faut que je me fasse plus confiance, que j’arrête de faire mon Caliméro. J’ai voulu prouver samedi à toute l’équipe que je pouvais la tirer vers le haut et qu’elle pouvait compter sur moi. La défense a été très bonne. Cela m’a bien aidée ».
JHM : La mise en concurrence avec Rahma Becha, qualifiée depuis la semaine dernière et qui a joué quasiment tout le match à Mamirolle, est-elle aussi pour quelque chose dans votre métamorphose ?
C. R. : « Cela m’a boosté aussi. On a toutes les deux envie de jouer. A moi de relever la pente. L’an passé, je ne jouais pas ou très peu. Il me faut donc du temps pour trouver mes marques. Ma maman m’a appelée cette semaine. Elle m’a dit de me battre. Ce n’est pas souvent qu’elle a ce genre de paroles. Chez nous, on n’est pas démonstratifs. Je la sais frustrée de ma situation. En plus, cette semaine, elle a été victime d’un accident de voiture. Elle est indemne, mais j’ai voulu bonifier cette mauvaise nouvelle. J’espère qu’elle sera fière de moi. »
« On a su trouver d’autres solutions »
JHM : L’équipe paraissait plus crispée qu’à l’accoutumée. Y’avait-il de la pression compte tenu de l’obligation de résultat ?
C. R. : « Oui, on avait la pression. On n’avait perdu que d’un but chez les leaders la semaine dernière. On ne pouvait pas se permettre de perdre contre Thann, un concurrent direct. Et puis, on avait à cœur de montrer à notre public qu’on ne méritait pas cette dernière place au classement. C’est un match à retenir. »
JHM : Pourtant, vous vous êtes longtemps fait peur…
C. R. : « Oui, mais nous n’avons pas baissé les bras dès qu’on a raté des choses. On a su trouver d’autres solutions et aller puiser dans nos ressources pour arracher cette victoire. On en a toutes marre d’encaisser des défaites. C’est vrai qu’on a toutes com- mis des erreurs et on a eu peur. Mais on a le droit de louper des choses. Il faut retenir le positif et le fait qu’ensemble, on peut toutes se tirer vers le haut. »
JHM : Sentez-vous de l’embellie dans le jeu ?
C. R. : « Oui. On est mieux et il y a même des matches qu’on aurait dû gagner. Nous sommes dans une poule technique et très homogène. Il n’y a pas un
fossé entre les premières et les
dernières. On l’a bien vu avec
le match nul de Seltz contre
Colmar, alors que nous avons
nous-mêmes gagné à Seltz et pris
une fessée contre Colmar… »
JHM : La semaine, vous n’êtes pas toujours sur Chaumont. Où vous entraînez-vous ?
C. R. : « Je joue à Reims. Je suis d’ailleurs contente car la N3 de Chaumont jouait contre les Rémoises en lever de rideau et mes copines de Reims sont restées pour me voir jouer lors de notre rencontre. »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud