Marc Grennerat : plus qu’un entraîneur
Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les boxeurs du BC chaumontais qui sont mis en lumière, mais leur entraîneur, Marc Grennerat, qui ne compte pas les heures passées à entraîner ses poulains. Portait d’un passionné et d’un bénévole, un vrai !
Il y a 20 ans de cela, les Chaumontais qui aimaient la boxe devaient prendre leurs voitures et se rendre au marché couvert de Saint-Dizier, théâtre des plus belles soirées du noble art, sous l’égide du Cercle Pugilistique de Saint-Dizier. Et puis, en 2000, un homme est arrivé de Troyes à Chaumont et il a décidé de créer un club de boxe dans la cité préfectorale. Cet homme, c’est Marc Grennerat, jeune retraité, un homme gentil. Mais cela n’a pas été toujours le cas… « Jeune, j’avais tendance à dériver et à faire des bêtises », reconnaît volontiers l’entraîneur du Boxing club chaumontais. Et ce dernier d’ajouter, non sans une certaine fierté : « la boxe m’a permis de rester dans le droit chemin, sans oublier ma femme ! » Après avoir essayé le karaté et la boxe américaine, Marc Grennerat, « qui prenait trop de coups ! », a testé la boxe anglaise. « J’ai obtenu des résultats et j’y suis resté. »
Après avoir raccroché les gants comme boxeur, à Troyes, Marc est passé de l’autre côté de la barrière, en endossant le costume d’entraîneur. Au bord du ring, Marc Grennerat se donne comme s’il avait encore les gants. Il allie la parole aux gestes. Tout en donnant de précieux conseils, il mime les coups donnés et reçus. Un spectacle à lui tout seul ! Il vit les combats, souffre avec ses protégés, soucieux de leur rendre ce qu’il a appris : le bien et le mal.
« Pas deux entraîneurs comme lui »
En fait, même si, désormais, il n’a plus de boxeur professionnel, Narek Mynassian ayant choisi de renoncer à la boxe cette saison pour raisons professionnelles, sa méthode ne change pas avec les amateurs qu’il a sous son aile. Pour obtenir des résultats, dans la boxe, mais également dans la vie de tous les jours, il faut se battre, mais surtout travailler, beaucoup. « Il est important de créer du lien humain et social avec les jeunes », explique Marc Grennerat. « On fait beaucoup de social, mais j’arrive à canaliser les gamins. Il est important de leurs montrer des valeurs. »
Si les générations changent, et les mentalités également, pour autant, « la motivation est toujours là. » « J’adore çà ! », ajoute le coach chaumontais. « Ils me le rendent bien. Il y a du respect. » De l’admiration même, en ce qui concerne Agop Margaryan, un de ses poulains. « C’est un des meilleurs entraîneurs de France ! Il mérite un meilleur club que Chaumont, avec de vraies infras- tructures. Il nous emmène par- tout, en France, mais également à l’étranger. Il n’y a pas deux entraîneurs comme lui. Il est investi, il nous comprend et il a une très bonne stratégie. Il trouve des adversaires pour nous faire progresser. »
Entre frustration et admiration
S’il y a bien une personne qui connaît parfaitement Marc Grennerat, c’est son épouse, Dominique. Et lorsqu’il lui est demandé s’il est difficile de vivre avec un tel passionné de boxe, elle répond tout de go que pour « vivre avec Marc, il faut l’aimer et aimer la boxe ! » Et la présidente du club d’ajouter :
« Il y a quarante ans de mariage et au moins trente ans de boxe ! La boxe, c’est matin, midi et soir. Cela fait partie de ma vie. Il m’a transmis sa
passion. »
Pour Flavien, son fils, « s’il le vit bien actuellement », cela n’a pas toujours été le cas plus jeune. « Il était très peu disponible. Pour faire quelque chose avec lui, c’était très compliqué. Il était plus présent pour les boxeurs.
A 31 ans, c’est différent. » A tel point que la « frustration » a laissé la place à l’admiration. « Ce qu’il fait à Chaumont, notamment avec les jeunes des quartiers, j’en suis admiratif. D’ailleurs, ce qui serait bien, c’est que les jeunes comprennent et lui rendent l’investissement à leur égard… » Donner le meilleur d’eux-mêmes sur le ring est la plus belle chose que les Chaumontais peuvent faire à leur entraîneur. Cela ne ferait que confirmer que Marc Grennerat est plus qu’un entraîneur et que son investissement au quotidien n’est pas vain.
Yves Tainturier