« Elle n’a pas pu s’exprimer »
L’aventure a été de courte durée, pour la Marnavalaise Mélanie Clément, battue hier matin au deuxième tour du grand slam d’Osaka, au Japon, par une jeune Russe qui l’a complètement « cadenassée ». Explications.
Il faut se rendre à l’évidence. Mélanie Clément n’est plus la jeune et prometteuse judokate de Marnaval. Elle est désormais connue… et attendue ! La preuve en a été faite, hier matin, au Japon, lors du grand slam d’Osaka.
Exempte du premier tour, la Haut-Marnaise était opposée, au second tour, à la jeune Russe Daria Pichkaleva (22 ans), seulement 86e mondiale, mais tombeuse d’une Portugaise du top 10 au premier tour. Si la Russe était quasiment une inconnue pour Mélanie Clément, l’inverse n’est pas vrai, comme l’explique Francis Clerget, qui suit de très près sa protégée. « Désormais, Mélanie est très connue et elle est étudiée à la vidéo. C’est exactement ce qu’a fait la Russe. Elle a parfaitement étudié son judo et elle a cadenassé Mélanie sur son bras gauche pour l’empêcher de s’exprimer. »
Mélanie Clément « a paniqué »
Résultat, comme il y a peu, à Abu Dhabi (Emirats arabes unis), la Haut-Marnaise « a paniqué », récoltant trois pénalités après 2’30” de golden score, synonyme de défaite. Pas repêchée, l’aventure au Japon a été de courte durée pour la Marnavalaise. Il convient de noter que Mélanie Clément n’a pas été coachée par Lucie Decosse, mais par l’entraîneur des garçons. En effet, le nombre des coaches, pour ce lointain déplacement, a été limité. Si l’absence de Lucie Decosse « n’excuse pas tout », force est de constater que ce n’est pas non plus l’idéal, car l’entraîneur de l’équipe de France masculine « connaît forcément moins bien Mélanie. » Pas évident, dans ces conditions, de trouver des solutions…
En Chine dans trois semaines
Bien évidemment, comme l’a déclaré Francis Clerget qui a pu parler à Mélanie Clément, « il y a beaucoup de déception de sa part. Elle a la désagréable impression de ne pas s’être exprimée et qu’il n’y a pas eu de com- bat. » Avec un peu plus de recul, Francis Clerget fait une analyse différente, mais très intéressante. « Pour moi, c’est le judo. C’est un sport de haut- niveau. Il faut travailler et trouver des solutions techniques et stratégiques. J’ai déjà réfléchi à cela. »
Il n’y a en effet, plus de temps à perdre, en cette année olympique et à trois semaines de disputer le Master en Chine, compétition qui regroupe les trente-six meilleurs mondiaux. Le seul point positif de ce grand slam à Osaka, c’est que son élimination précoce « n’aura pas trop d’incidence sur le classement mondial. Trois Japonaises et une Espagnole, devant Mélanie, sont allées au bout. » Elle n’a donc pas perdu beaucoup de points par rapport à ses concurrentes directes. C’est toujours ça…
Yves Tainturier