Nicolas Torres : « le milieu de tableau nous correspond »
L’ECAC, avec quatre succès glanés avant Noël, a passé les fêtes sereinement. Septième, elle n’est toutefois pas sortie d’affaire en ce qui concerne le maintien, et s’apprête à vivre un mois de janvier chargé. Nicolas Torres, le coach chaumontais, veut retenir les bonnes choses. Et établit ses priorités.
Le Journal de la Haute-Marne : Quatre succès à Noël, est-ce inespéré compte-tenu de l’intersaison mou-vementée qu’a vécue l’ECAC (départs ou arrêts de plusieurs titulaires et du coach) ?
Nicolas Torres : « C’était tendu en début de saison. On était sur la corde raide. Avoir quatre victoires à cette période de l’année, c’est une belle satisfaction. On a rempli nos objectifs pour l’instant, en battant Seltz, Thann et Dole et en réussissant un petit coup contre Vesoul. Nous sommes dans les clous. »
JHM : Comment jugez-vous les forces en présence dans votre poule, avec le recul de la première partie de saison ?
N. T. : « Ce championnat est très serré. Nous ne sommes qu’à quatre points de la tête, ce qui me fait dire que si on avait gagné contre Mamirolle, ce qui s’est joué à rien, nous serions parmi les premiers. Mais il n’y a pas un gros écart avec le bas de tableau. Si on avait perdu contre Thann, où on se réveille à la fin, et Vesoul, contre qui c’était très serré, on serait derniers. Aucune équipe ne domine. La poule est très homogène. »
JHM : On parle de six victoires nécessaires pour valider le maintien en N2. Sera-ce vraiment suffisant ?
N. T. : « Ce n’est pas si sûr. Voilà pourquoi il ne faut pas desserrer l’étreinte. Pour moi, Thann et Dole sont en dessous et vont avoir du mal jusqu’à la fin de saison. Mais il reste une place en ce qui concerne la relégation. Cela se jouera entre Seltz, Pontarlier et nous. Mais si nous battons Seltz et Pontarlier au retour, à la maison, on aura fait un grand pas vers le maintien. Finalement, la trêve ne nous arrange pas trop car nous étions sur une bonne dynamique. Pour d’autres, comme Seltz, privé de ses deux buteuses blessées, cette trêve est tombée à pic. »
JHM : D’autant que le mois de janvier qui vous attend est costaud…
N. T. : « Oui, il va falloir serrer les fesses pour ensuite retrouver des équipes plus à notre portée, qu’il conviendrait de bien maîtriser. Nous avons deux déplacements compliqués, à Reichstett et à Montigny, et la réception de Bassin mussipontain, contre qui nous tenterons notre va-tout. Une victoire sur trois, ce serait déjà très bien. En plus, le calendrier est totalement incohérent. Nous avons eu des week-ends libres à gogo et on nous programme un match le 4 janvier, en pleines vacances de Noël. Nous ne serons pas la seule équipe à nous plaindre, mais il faut reconnaître que c’est absurde. »
« Prendre des points à domicile »
JHM : En quoi l’équipe a-t-elle progressé ?
N. T. : « L’efficacité au shoot est mieux répartie. Chacune prend ses responsabilités et nous avons évolué dans le jeu, en ne dépendant plus uniquement de Manel Mrad. Et heureusement, d’ailleurs, parce qu’elle est désormais souvent prise en stricte. Nous sommes également bien physiquement. On bosse beaucoup là-dessus. Cela nous permet peut-être de compenser le manque de rotations. Collectivement et individuellement, on a gagné en confiance. Cela reste fragile car on manque de fluidité dans le jeu. Mais si nous parvenons à être plus régulières, il y aura un petit quelque chose à jouer en deuxième partie de saison. »
JHM : Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
N. T. : « Pour moi, la sixième ou la septième place ne sont pas inabordables. Le milieu de tableau correspond à notre niveau. On va avoir l’avantage de recevoir des équipes à notre portée, comme Pontarlier, Seltz, Mamirolle et Dole. Il faut prendre des points à domicile. Nous sommes notre plus grand ennemi.Quand nous sommes performants au tir, tout va bien. Quand ça pioche, cela peut vite tourner au vinaigre. »
JHM : Au regard de la première partie de saison, y a-t-il des choses que vous referiez autrement, des choix que vous modifieriez ?
N. T. : « Pas vraiment, si ce n’est parfois la gestion du temps de jeu et les rotations. Contre Montbéliard, par exemple, j’ai voulu faire souffler Aurore (Pichery) et sa sortie a relancé notre adversaire. Maintenant, je veux que tout le monde se sente concerné. Je fais donc le choix de donner du temps à tout le monde, y compris à des joueuses jeunes, qui doivent encore s’endurcir. »
JHM : Votre côté “prof” sûrement…
N. T. : « Oui, mon côté pédagogue. Je veux former des joueuses. Je ne suis pas dans la répression. J’ai toujours dit au groupe qu’on devait avancer et réussir ensemble. Ce n’est pas sans quelques frictions classiques, mais je veux que chaque fille sente ma confiance. Je suis déçu quand j’en laisse une pendant soixante minutes sur le banc. Mais parfois, je n’ai pas le choix. »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud