Un tournant pour le CVB 52 HM
Coup dur ou coup de fouet ? L’avenir dira si, mercredi soir, l’élimination de la coupe CEV face aux Russes de Novosibirsk,au “golden set”, malgré une prestation de haut vol, aura servi les desseins du Chaumont VB 52 Haute-Marne ou pas.
Mercredi
soir, le Chaumont VB 52 Haute-Marne a été à deux doigts (ou plutôt
trois points) de réaliser un nouvel exploit majuscule en coupe d’Europe.
Après avoir, pendant trois sets, malmené Novosibirsk, leader de la
Super league de Russie, l’un des championnats les plus relevés au monde,
les Cévébistes ont finalement échoué à renverser définitivement une
situation bien mal embarquée depuis le revers du match aller (3-0). Dans
le premier “golden set” de son histoire, ce “tie-break” décisif qui
désigne le vainqueur de la confrontation en quinze points (l’équivalent
en quelque sorte des tirs au but au football), le CVB 52 s’est montré le plus maladroit dans ces gestes de fin de match où la pression, parfois, rattrape les meilleurs.
Car
les meilleurs, sur ce match, étaient bien les habituels acteurs de la
Ligue A française. Et le score global (3 sets à 1) n’en est que l’exact
reflet. Mais sur l’ensemble des deux rencontres, une fois les deux
équipes revenues à égalité parfaite, seul le dernier acte avait pouvoir
de décision. Une quatrième manche que les Sibériens ont mieux négociée,
pour quelques détails : une décision arbitrale litigieuse, juste avant
la rotation, qui tourne en faveur des Russes, le mariage d’un “block” et
d’un “ace” visiteurs juste à la reprise de ce “tie-break”, puis un
ballon perdu dans le vide après un téléscopage entre deux joueurs à
terre (Franco Massimino et Matej Patak) que le passeur n’a pas
distingué. Et l’aventure européenne s’arrête brutalement pour le CVB 52,
au premier tour d’une coupe CEV dont l’affiche avait l’allure de Ligue
des champions.
« On sait, en tant que joueurs, que gagner trois sets
est toujours possible, mais quatre, cela reste inconsciemment difficile.
Ce n’est pas habituel dans un match de volley, rappelait Fabian
Drzyzga, le passeur polonais champion du monde de Novosibirsk après le
coup de sifflet final. On a misé aussi sur cela pour nous rassurer avant
l’entame du “golden set”. Ça a marché avec notre expérience et un brin
de réussite. »
Et les Russes ont eu raison de s’accrocher au moindre
signe favorable qui leur venait à l’esprit, car sur le terrain, pendant
trois sets, ces derniers n’ont pas existé face à la prestation “royale”
des Chaumontais.
Il a manqué la cerise sur le gâteau
Les Cévébistes savaient que pour croire en la qualification, il leur fallait, dans un premier temps, rendre la pareille à des Sibériens qui les avaient largement dominés chez eux une semaine plus tôt. Et pour cela, les hommes de Silvano Prandi n’avaient pas le choix : l’entame de match était cruciale.
Dès le départ, le CVB 52 s’est appliqué à mettre la pression sur la réception visiteuse, condition sine qua non pour espérer prendre le match à son compte. Une formule payante à laquelle les Chaumontais ont allié une réception parfaite, bien loin des errements sibériens dans ces secteurs essentiels. Des débats qui ont rapidement tourné en faveur des Haut-Marnais, à l’image d’une domination au centre par le duo “Stahl/Fernandez”, habituel domaine de prédilection des grands gabarits russes.
De l’autre côté du filet, Novosibirsk pouvait tenter de trouver toutes les excuses possibles : le long voyage, le plafond de Lemouton trop bas, les blessés… Dans les faits, ils ne trouvaient aucune solution face à des Chaumontais inspirés, percutants, solides et surtout… de plus en plus ambitieux au fil des minutes et des sets.
Trois sets de rêve face à l’une des meilleures équipes du monde qui, dans tout autres contextes, aurait suffi à offrir un nouveau titre de gloire au CVB 52 sur la scène européenne. Mais mercredi soir, il fallait aller chercher la cerise sur un gâteau dont Novosibirsk a finalement fini par avaler la plus grosse part. Celle qui, sans sous-estimer la valeur de leurs prochains adversaires dans cette coupe CEV, leur ouvre une voie royale vers les demi-finales.
Pour les Chaumontais, éliminés prématurément des deux coupes (France et Europe) avant la trêve, la seconde partie de saison sera donc intégralement réservée aux joutes du championnat : celles qui leur permettront de retrouver les saveurs des compétitions continentales l’an prochain.
Laurent Génin