Qui a éteint la lumière ?

Après un premier quart d’heure plutôt convaincant, l’ECAC a perdu le fil petit à petit, à Reichstett, hier soir. Avant de s’effondrer totalement au retour des vestiaires (38-19). L’addition est salée. Et rappelle que l’équilibre chaumontais est très fragile.

Ce n’est pas une fessée, c’est une déculottée. Hier, l’ECAC, qui semblait pourtant animée de bonnes intentions durant le premier quart d’heure, a sombré collectivement pour concéder sa plus lourde défaite de la saison, à Reichstett (38-19). Sept buts marqués après la pause. Vingt-trois encaissés. Aïe, aïe, aïe, ça pique…
Et dire qu’il y avait la place pour faire mieux. Car malgré les absences de deux de ses arrières, Léa Hampe et Soraya Tebib, Chaumont avait pris le match par le bon bout. En profitant d’une première supériorité numérique, il s’adjugeait un premier break (2-5). En choisissant de faire passer Jade Lebobe au poste de pivot, Nicolas Torres trouvait une solution supplémentaire de shoot. Mais l’entrée de la jeunesse chaumontaise, qui a encore, et c’est logique, beaucoup à apprendre, remettait les Alsaciennes sur les rails. Et le moral du groupe dans les chaussettes. A peine les vingt minutes de jeu dépassées que Reichstett revenait dans le coup (10-10). Il passait même devant, quasiment pour la première fois de la mi-temps (à l’exception du 1-0 initial). A la pause, l’ECAC semblait abattue. Hagarde. Déjà inexplicablement battue (15-12).
Et cela ne s’arrangeait pas en deuxième période. Au retour des vestiaires, l’absence de communication, couplée à un manque de solutions criant sur la base arrière, donnait des munitions aux Alsaciennes, bien plus tranchantes, à l’image de leur gardienne. En huit minutes, l’imposante Mougard réalisait plus d’arrêts qu’en une mi-temps (déjà cinq, contre quatre sur les trente premières minutes). C’était symptomatique du peu de ressources chaumontaises, et du manque de conviction des shooteuses aussi. L’écart grimpait inexorablement (22-15, 38′). Ce n’était que le début des ennuis.

Aurore Pichery blessée au poignet

En multipliant les déchets sur les transmissions, les shoots inefficaces qui faisaient briller la portière, les passages en force même, Chaumont s’empêtrait dans un handball qui n’en avait alors plus que le nom. On en venait à espérer que les souffrances s’abrègent. Celles d’Aurore Pichery gagnaient en intensité quand, en armant son shoot, elle était touchée en l’air, au poignet, par Gunther.
Le carton rouge était logique, mais non seulement cela ne sonnait pas comme un électrochoc dans les rangs de l’ECAC et cela privait les Haut-Marnaises d’une arrière supplémentaire. C’est Emilie Rico qui endossait ce rôle comme elle pouvait, avec Flora Maire comme demi-centre. Les ailières étant en grande difficulté hier soir (échec total pour Manon Fischer, un seul but pour Romane Hampe), c’est à Manel Mrad que Chaumont s’en remettait pour aller au charbon. Avec, là aussi, un déchet considérable (11 buts en… 25 shoots !). Tout tournait de travers et Reichstett appuyait sur la tête des Chaumontaises. C’est le jeu, ma pauv’ Lucette… (25-16, puis 27-17, 46′). Les temps morts tardifs (47′ et 56′) de Nicolas Torres ne changeaient rien au naufrage collectif acté depuis longtemps déjà. Le cœur n’y était plus. Sans doute depuis la pause d’ailleurs. Et que dire du repli défensif parti sous la douche avant tout le monde, qui laissait tantôt Camille Rougeot, tantôt Rahma Becha seules à leur triste sort. La messe était dite. Les miracles n’existent pas.

Delphine Catalifaud