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Escalade : Rémi Bourson fait le mur

Pour la première fois de son histoire, Génération Roc Chaumont accueillera, samedi prochain, la finale de coupe de France de blocs seniors, réunissant les tout meilleurs grimpeurs français. Le Chaumontais Rémi Bourson y officiera comme ouvreur. C’est à dire créateur des parcours à effectuer sur le mur. Tout un art.

De son propre aveu, en dessin, il s’est arrêté au « bonhomme bâton ». Mais dès qu’il voit un mur d’escalade vide, son esprit créatif s’éveille. Ouvreur, c’est tout un art. Et c’est celui de Rémi Bourson, ancien pensionnaire de l’équipe de France.Le 18 janvier prochain, le Chaumontais œuvrera à l’occasion de la finale de coupe de France de blocs seniors, au gymnase Camille-Saint-Saëns de Chaumont. Le rendez-vous promet d’accueillir les tout meilleurs grimpeurs de l’Hexagone, pour certains renommés au niveau international. Son rôle ? Créer le terrain de jeu des concurrents en lice, les parcours à effectuer pendant toute la compétition. « On part de zéro, d’un mur vide. Et on imagine les chemins de chaque bloc. Dix en qualifications, trois en finale », résume Rémi Bourson. « Il n’y a pas de limite dans la création et c’est ce que j’adore, même si cela met à-un sacré coup de stress. Si la compétition ne fonctionne pas, si les blocs sont trop faciles ou inaccessibles, ce n’est pas la faute de l’organisateur. Mais de l’ouvreur », poursuit-il.

Un degré d’inclinaison… ça change tout !

Pendant cinq jours, toute cette semaine en fait, Rémi Bourson et son équipe vont s’activer à “dessiner” sur le mur. Il leur faudra d’abord démonter l’existant, nettoyer chaque prise. Puis il conviendra de visser les nouvelles, avant de les essayer. « Il faut tout caler avec une extrême précision. A un degré d’inclinaison près, cela peut être super facile ou totalement infaisable », confie-t-il. Chaque prise sera alors de nouveau ôtée et stockée dans des caisses, son empreinte marquée sur le mur, en vue de reproduire à l’identique le tracé, entre la fin des qualifications et le début des finales. « On aura peu de temps. Personne ne doit voir les blocs des finales. Les grimpeurs passent chacun à vue,après une période d’isolement », détaille-t-il. « En fonction du déroulé des qualifications, de la facilité ou de la difficulté rencontrées, nous adapterons nos créations ».

L’équipe mise sur pied pour bâtir cette compétition sur mesure, en fonction des profils des inscrits et des sensibilités des ouvreurs, a tout du casting de rêve. Jugez un peu : Romain Desgranges, quintuple champion de France de difficulté et vainqueur de la coupe du monde de difficulté en 2017, Manu Cornu, champion de France de bloc 2018 et vainqueur d’une coupe du monde en 2019, Pierre Broyer, ouvreur régulier des championnats de France seniors ou encore Thibaut Meunier, l’un des ouvreurs de référence du Grand Est.

Chaque prise est placée avec une extrême précision. Un degré d’inclinaison en moins ou en trop et tout peut être raté !

« On peut réessayer cinquante fois le bloc »

« Il faut une bonne entente et une grosse complémentarité dans l’équipe », argumente Rémi Bourson. « Avec la fatigue et la très grosse sollicitation mentale et physique de cette mise en place, cela peut être tendu. Il faut essayer, réessayer des dizaines de fois les prises pour s’assurer qu’elles correspondent vraiment à ce qu’on cherche. Parfois, on va refaire 30 à 50 fois un bloc », poursuit-il.

Certains rechercheront du spectacle, des jetés dans tous les sens. D’autres proposeront un programme plus “old school”, avec néanmoins un mot d’ordre : procurer du plaisir aux grimpeurs et couronner celui ou celle à la plus grande polyvalence. Rémi Bourson, lui aussi, y prend un plaisir fou. Le Chaumontais, désormais moniteur de ski à Val Thorens, grimpe depuis qu’il a 3 ans. Fastoche, son père est président du club de Génération Roc. « Tous les ans, un barbecue de fin de saison était organisé en falaise. Je m’amusais à grimper. J’ai continué au collège, en section sportive, puis au lycée, et en UNSS », se souvient-il.

Son potentiel est vite détecté. De minime première année à junior deuxième année, Rémi Bourson intègre l’équipe de France jeunes. En difficulté, avec corde et baudrier, pas en blocs, les installations chaumontaises d’hier n’étant pas aussi performantes que maintenant. Quinzième à l’Euro, 24e aux Mondiaux, régulièrement placé dans les Top 15 des coupes d’Europe, le Chaumontais finit par lâcher un peu prise, rattrapé par l’obligation de se lancer dans la vie professionnelle. Il rêve néanmoins, aujourd’hui, de renouer avec la compétition. « Je n’arriverai sans doute pas à retrouver mon niveau de l’époque, mais j’ai vraiment envie de m’y remettre », raconte-t-il.

Il a cinq jours pour construire un mur à son image. A domicile, en plus.

Delphine Catalifaud

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