Raphaël Corre : « une marque de confiance ! »
Le passeur du Chaumont VB 52 Haute-Marne, Raphaël Corre, tire le bilan de ses premiers mois en Haute-Marne. Au sein d’un club qui a décidé de lui faire confiance pour deux saisons, le Cévébiste en veut toujours plus.
Le Journal de la Haute-Marne : Voilà déjà sept mois que vous avez posé vos bagages à Chaumont. Comment vous y sentez-vous ?
Raphaël Corre (passeur du CVB 52) : « Très bien, sans aucune surprise par rapport à l’idée que je me faisais du club. Je suis venu pour intégrer l’une des meilleures équipes de France qui est devenue, aujourd’hui, une référence dans le volley hexagonal, et je ne suis pas déçu. Cela correspond tout à fait à mes attentes. A Chaumont, tout est fait pour pouvoir travailler et progresser au sein d’une structure solide, entouré d’un staff compétent et de joueurs de haut niveau. »
JHM : Pourquoi avoir signé un contrat de deux ans ?
R. C. : « Parce que les dirigeants me l’ont proposé ! Et quand un club de cette qualité vous propose d’adhérer à son projet sportif que l’on sait ambitieux sur une durée de plus d’un an, je l’ai vraiment pris comme une marque de confiance. Dès que le CVB 52 m’a approché, je savais que c’était là que je voulais aller. »
JHM : Comment avez-vous digéré cette première partie de saison et les éliminations prématurées en coupes de France et d’Europe ?
R. C. : « Sur le coup, on a trouvé cela frustrant et rageant ! Sur les deux compétitions, on tombe face aux favoris, avec Tours que l’on doit affronter chez lui, et le leader du championnat russe, Novosibirsk, qui, encore aujourd’hui, ne compte, depuis le début de saison, que quelques rares défaites en matches officiels, dont une contre nous en coupe CEV. C’est regrettable d’avoir eu à affronter ces adversaires si tôt dans la saison, avec un groupe qui n’était pas prêt, qui ne se connaissaît pas assez collectivement. »
JHM : D’ailleurs, deux mois plus tard, cette passe dans le vide, dans le “golden set” du match retour face à Novosibirsk, à 12-13, vous hante-t-elle encore ?
R. C. : « Ça a été forcément difficile à vivre, mais c’est le lot de la vie d’un passeur, avec des choix qu’il faut assumer. En l’occurence, si je me souviens bien, je sors d’un saut au block pour courir après un ballon défendu avec l’intention de renverser le jeu, mais dans ma course je ne vois pas que Matej (Patak) s’est heurté à Franco (Massimino) et qu’il est encore à terre. Je m’en aperçois au moment où la balle sort de mes mains et qu’elle ne trouve personne. »
« Passionnant, jouissif et compliqué ! »
JHM : Est-ce toujours facile d’évoluer à un poste aussi important dans le jeu, avec de telles responsabilités constantes sur les épaules ?
R. C. : « Le rôle de passeur est passionnant, jouissif et compliqué. J’assimile un peu mon rôle à celui d’un milieu de terrain au foot, mais qui doit réaliser une passe décisive sur chaque ballon qu’il touche pour permettre à son attaquant de marquer. Le passeur est le joueur qui va toucher le ballon le plus souvent. Que je sois en mauvaise posture, sur une réception pas réussie ou moyenne, ou dans une bonne situation, je n’ai pas vraiment le droit à l’erreur. On doit à la fois respecter les systèmes de jeu en place et en même temps miser sur l’instinct. Bien sûr que j’ai connu des périodes compliquées dans ma carrière, dans certains clubs, avec certains joueurs même, où la compatibilité n’était pas présente. Mais sur le terrain, ma motivation est intacte et ma joie toute aussi grande que l’attaquant, quand le point est marqué en ayant réussi à déjouer le block et la tactique défensive adverse. »
JHM : Que répondez-vous aux gens qui estiment qu’à 30 ans, vous n’avez pas eu la carrière que vous étiez en droit d’espérer ?
R. C. : « Ma carrière s’est construite ainsi et je n’ai aucun regret. J’ai longtemps évolué en Ligue B. Peut-être qu’en faisant d’autres choix, j’aurais pu faire autre chose. Mieux ou moins bien ? On ne le saura jamais. Mais je suis droit dans mes bottes ! Je suis heureux, aujourd’hui, d’être au sein d’une des meilleures équipes de France, de continuer à progresser. »
JHM : Y compris avec l’équipe de France ?
R. C. : « C’est l’aboutissement de tout professionnel que de revêtir un jour le maillot de sa sélection nationale. Là encore, quand je suis avec les Bleus, je profite au maximum de tout ce qui m’est donné, pour apprendre encore et encore. On touche au “top niveau” international, avec ou face aux meilleurs joueurs du monde. Ce sont des moments fantastiques ! »
JHM : Qu’attendez-vous de cette fin de saison ?
R. C. : « Après ce calendrier démentiel de première partie de saison, les absences de certains éléments qui nous ont rejoints tardivement en début d’exercice ou après la trêve internationale, je considère que nous commençons à peine à trouver la bonne carburation collectivement. On possède cette saison un collectif extraordinaire, pas seulement sur le plan sportif, mais également sur le plan humain. Cette osmose entre nous est réelle. On a la chance d’évoluer dans une salle “magique” à l’ambiance unique, où on a des résultats probants. Il nous reste à trouver ce petit “déclic” qui nous manque à l’extérieur et on sera alors fin prêts, autant que n’importe lequel de nos rivaux, pour tenter d’aller décrocher le titre de champion de France. »
Propos recueillis par Laurent Génin