Corrida JHM : sur quel pied danser ?
Les coureurs désireux de participer à la Corrida du JHM, prévue le 12 septembre prochain à Chaumont, ne sont toujours pas assurés de pouvoir en prendre le départ. En effet, les organisateurs se laissent encore quelques semaines pour prendre une décision sur le maintien ou non de l’événement.
Elle pourrait être le symbole du renouveau de
“l’après-Covid” à Chaumont. Prévue le 12 septembre au cœur de la cité
préfectorale, la Corrida du JHM possède toutes les caractéristiques pour
unir dans l’effort, la liesse et la convivialité tous les Chaumontais,
afin de fêter le retour du “vivre ensemble”, au terme de près de six
mois d’une situation inédite liée à la crise sanitaire du coronavirus.
Pourtant
aujourd’hui, cet événement populaire, dans son sens le plus noble, ne
possède toujours aucune garantie quant à son organisation. A l’heure
actuelle, les incertitudes restent encore trop nombreuses pour assurer
la tenue d’une manifestation engendrant un tel engouement. Au Journal de
la Haute-Marne, le Directeur commercial Pierre Guillon s’en fait
logiquement l’écho. « L’envie de faire perdurer cette tradition
populaire existe vraiment chez nous. La plupart de nos “gros”
partenaires co-organisateurs sont également motivés. Mais il existe
encore aujourd’hui trop d’inconnues pour assurer que la course aura bien
lieu. »
A commencer évidemment par les consignes de sécurité
sanitaires qui seront d’actualité à cette période de l’année. Face au
recul manifeste actuel de l’épidémie, l’optimisme semblerait de rigueur,
mais qui peut réellement prédire l’état des lieux en septembre. « Après
les attentats terroristes, les consignes de sécurité lors de
l’organisation des manifestations populaires de ce type avaient déjà
largement augmenté. Si l’on doit encore hausser la vigilance de
plusieurs niveaux après le coronavirus, pourra-t-on réellement se
montrer à la hauteur ? Qui plus est, dans un délai de préparation qui se
raccourcit au fil des jours », s’interroge encore Pierre Guillon.
C’est
pourquoi, au JHM, l’équipe organisatrice se laisse encore quelques
semaines de réflexion pour mettre tout à plat et prendre une décision
définitive. « Au 5 juillet, il faudra que l’on ait fait un choix, assure
encore le Directeur commercial. Au-delà de cette date butoir, à deux
mois du départ, il sera trop tard pour assurer une organisation
parfaite. »
Des questions toujours sans réponse
L’Office municipal des sports (OMS) de Chaumont est partant pour offrir son aide à l’organisation, ainsi que l’Union commerciale industrielle et artisanale (UCIA) de la cité préfecture, « peut-être dans une forme différente à d’habitude, car la situation financière des commerçants reste fragile », rappelle Pierre Guillon. En revanche, le Directeur commercial du JHM attend toujours une réponse de la Ville, un partenaire indispensable dans l’organisation de l’événement. « On va patienter encore pour voir comment la municipalité se positionne, mais sans son aide, cela sera difficile pour nous de maintenir la Corrida. »
D’autres interrogations nécessitent encore des réponses pour mettre en branle toute la machine organisatrice, comme l’implication des bénévoles. Nombre de membres des clubs de l’ECAC et de l’AS Bologne sont notamment mis à contribution : seront-ils tous au rendez-vous ?
La question se pose aussi sur les engagements des coureurs. L’engouement sera-t-il aussi grand que les saisons précédentes ? Et jusqu’à quel taux de participation les organisateurs sont-ils prêts à maintenir la course ? « La Corrida est avant tout une manifestation conviviale et populaire, rappelle Yoanna Finot, la Responsable diffusion marketing du JHM. La majorité des participants sont là pour le “fun”. Le public ne vient pas forcément pour les “têtes d’affiche”, mais pour voir et encourager un ami ou un parent, puis se retrouver ensuite au sein d’une même liesse populaire. »
Difficile dès lors d’imaginer faire respecter des gestes barrières ou de la distancion sociale lors d’un départ de masse, lors des ravitaillements sur le parcours, au moment du retrait des dossards, à l’arrivée pour la collation et dans les vestiaires ou les douches. « La Corrida se fera à condition qu’elle reste évidemment un vrai événement festif. C’est sa seule raison d’être ! » conclut Pierre Guillon. Réponse définitive dans moins d’un mois.
Laurent Génin