Katy Bernard : « Koenigsmacker n’a rien d’un promu »
Consciente des limites de l’ECAC contre Koenigsmacker (17-30), Katy Bernard, de retour sur le terrain après une longue absence, veut relativiser. Elle estime que l’adversaire du soir était bien supérieur à son rang de promu.
Le Journal de la Haute-Marne : Dure soirée pour une reprise, n’est-ce pas ?
Katy Bernard : « Dure soirée au niveau du score, oui. Mais il faut reconnaître que Koenigsmacker possède une bonne équipe, avec des joueuses homogènes, qui courent partout et qui produisent de belles choses. Physiquement, elles sont au point et nous ne le sommes pas. Nos jeunes doivent s’adapter aux exigences de la N2. C’est compliqué. Le score fait mal mais, pour une reprise, ce n’est pas si nul que ça. Il faut continuer à travailler et ne pas se focaliser sur le score. L’important, c’est aussi de prendre du plaisir. Notre état d’esprit était bon et celui d’en face aussi. »
JHM : Faute de rotations, vous avez joué la totalité de la rencontre. Comment vous êtes-vous sentie ?
K. B. : « Je n’avais pas joué depuis un an et demi alors techniquement, il y a forcément du déchet, un manque de puissance et d’efficacité. Avec l’entraînement, tout cela va revenir. Le tir, c’est le plus dur au hand. J’ai dû toucher la transversale et les poteaux. En revanche, physiquement, je suis prête. J’ai repris la course à pied depuis janvier. je n’avais donc pas trop de doutes sur ma condition, même si le hand, c’est du fractionné et pas de l’endurance. »
JHM : Cette défaite face à un promu en N2, qui plus est à domicile, est-elle inquiétante ?
K. B. : « Non, je ne suis pas inquiète. Notre adversaire était de qualité. Il n’avait rien d’un promu. Perdre contre cette équipe, surtout vu les circonstances défavorables de la seconde mi-temps, cela ne me dérange pas plus que ça. On n’a pas de blessée, on ne s’est pas pris la tête sur le terrain et c’est important. »
JHM : La bonne ambiance est-elle toutefois compatible avec la combativité et la “gnac” ?
K. B. : « Oui, sans aucun doute. On sait que notre effectif est un peu juste. Il faut travailler, apprendre. On a des petits gabarits, c’est un handicap avec lequel il va falloir composer. Mais j’ai trouvé que chacune avait fait ce qu’elle pouvait. »
« Plus le même match »
JHM : L’exclusion de Manel Mrad en début de seconde mi-temps est-elle le tournant du match ?
K. B. : « Sans elle, ce n’était effectivement plus le même match. C’est la locomotive de l’équipe. Mais je crois qu’on se met en fâcheuse posture dès la première période avec au moins dix tirs à côté ou sur les poteaux. On était reparties sur une bonne dynamique. »
JHM : Quel secteur va-t-il falloir travailler en priorité pour s’éviter un nouveau naufrage la semaine prochaine, à Hoenheim ?
K. B. : « Il faut travailler l’efficacité. Nos statistiques ne sont pas bonnes du tout. Mais pour cela, il faut que les filles se mobilisent et redoublent d’efforts lors des entraînements. Il faut aussi s’entraîner plus. La défense ? Franchement, en première mi-temps, je l’ai trouvée pas si mal que cela. On a lâché en seconde période. Koenigsmacker a mis beaucoup de rythme, de mouvement. Même à la fin, il a continué de multiplier les “croisés”. »
JHM : Qu’espérez-vous de cette saison, à titre individuel et collectif ?
K. B. : « Je veux me faire plaisir et parvenir à concilier ma vie de famille avec le handball. Avant, le hand, c’était une priorité, comme si j’allais au travail. Maintenant, cela doit être un plaisir, un moment où je peux décompresser. Ce qui ne veut pas dire que je ne vais pas m’impliquer. C’est mon tempérament : je ne lâche jamais et, même dans la difficulté, je me battrai jusqu’au bout. Nous travaillerons pour aller arracher, au minimum, le maintien. »
Propos recueillis par Delphine Catalifaud