Judo : Mélanie Clément n’y arrive pas
Une fois encore, Mélanie Clément, de Marnaval, a échoué au pied du podium, hier, lors du Grand chelem de Tel-Aviv, en Israël. C’est d’autant plus ennuyeux que sa compatriote et concurrente dans la catégorie des moins de 48 kg, Shirine Boukli, a décroché l’or. Aïe !
D’un côté il y a la Baralbine Mélanie Clément, licenciée à Marnaval, deux fois cinquième de l’Euro et du Masters de Doha (Qatar). De l’autre il y a sa compatriote Shirine Boukli, championne d’Europe, mais éliminée au premier tour à Doha. Toutes les deux évoluent en moins de 48 kg et sont en concurrence pour les prochaines grosses échéances, à savoir l’Euro, à Lisbonne (Portugal), du 16 au 18 avril, les Mondiaux, à Budapest (Hongrie), du 6 au 13 juin, et, bien évidemment, les Jeux olympiques, cet été, à Tokyo.
Avant de faire son choix quant à savoir qui ira aux JO, le staff de l’équipe de France a décidé de faire participer les deux Françaises à diverses compétitions internationales, dont le Grand chelem de Tel-Aviv. Autant dire qu’hier, Mélanie Clément et Shirine Boukli abattaient une carte importante. La sociétaire de Marnaval ne s’en était d’ailleurs pas cachée, confinée dans sa chambre d’hôtel. « L’objectif est de faire mieux qu’elle et d’aller chercher une médaille. » C’est raté !
Pour la troisième fois, Mélanie Clément a terminé cinquième, battue pour la place de trois par la Serbe Andrea Stojadinov, pourtant 22e mondiale, par ippon, à 28” de la fin. Une médaille qui s’envole, ce qui ne fait pas du tout les affaires de la Baralbine. En effet, quelques minutes plus tard, sa compatriote Shirine Boukli s’est offert, sur ippon après 2’36” de golden score, l’Ukrainienne Daria Bilodid, 2e mondiale à la ranking list et championne du monde ! Hier, Shirine Boukli a fait coup double : elle a pris des points importants pour la ranking list et elle a marqué les esprits, notamment le staff tricolore. Sans oublier Francis Clerget, l’entraîneur de Marnaval, qui reconnaît volontiers les qualités de la jeune Française. « Elle a du judo. Elle fait tomber, elle est jeune, elle est tranchante, elle est patiente et elle ne calcule pas, car elle n’a rien à perdre. »
« Très mauvaise journée… »
Une chose est sûre, les deux Françaises ne se quittent plus ! A distance, mais également en confrontation directe, comme cela a été le cas lors des demi-finales, hier.
Contrairement à Mélanie Clé-ment, exempte du premier tour, la Française Shirine Boukli a eu un combat de plus à disputer, face à Estefania Soriano (DOM). Pour autant, cela n’a pas entamé physiquement le moins du monde la 11e mondiale, au moment de “s’attaquer” à la Baralbine, mieux classée à la ranking-list (6e). Si la sociétaire de Marnaval a été la plus entreprenante, c’est bien son homologue qui s’est imposée. Alors que Mélanie Clément a tenté une nouvelle attaque, cette dernière s’est fait contrer. Un waza-ari, à 1’35” de la fin, que la protégée de Francis Clerget n’a pas réussi à combler, à la plus grande déception de l’entraîneur marnavalais qui, contexte sanitaire oblige, n’a pas pu faire le déplacement. « C’est une très mauvaise journée… On savait qu’il y avait un gros enjeu. Pendant deux minutes, Mélanie a été très bien. Elle a respecté ce que l’on avait mis en place, à savoir ne pas aller en bordure, ne pas reculer et “l’agresser” tout de suite, lui montrer qui est la patronne, car à l’INSEP, j’avais constaté que lorsqu’elle est “agressée” au début, elle est en difficulté. Après, Mélanie est retombée dans ses travers. Elle a reculé, son attaque n’a pas été faite sincèrement, et voilà… »
C’est d’autant plus frustrant qu’avant d’affronter Shirine Boukli, Mélanie Clément, lors des tours précédents, « a montré qu’elle a franchi un palier sur ces filles-là (lire encadré). » La suite est malheureusement connue…
Ce que l’on ne connaît pas, en revanche, c’est le choix du staff tricolore quant aux futurs Grands chelems, à Tachkent (Ouzbékistan), à Tbilissi (Géorgie) et à Abtalya (Turquie). Va-t-il faire “sortir” les deux Françaises ? Francis Clerget en doute. Et ce dernier de conclure : « Cela fait partie du jeu. C’est le haut niveau. » Affaire à suivre…
Yves Tainturier