Judo : l’interview sans filtre de Francis Clerget
Votre plus grand souvenir ?
« Notre équipe cadets du JC Marnaval/Saint-Dizier championne de France en 2020. C’était la première fois que cela arrivait dans la vie du club de décrocher un titre en équipe. »
Votre plus grande déception ?
« Le report des JO de Tokyo, surtout par rapport à Axel Clerget et Mélanie Clément. Mon objectif était de pouvoir les voir combattre aux JO. Le contrat ne sera rempli que si les Jeux ont lieu cet été (NDLR : le comité d’organisation des Jeux de Tokyo a fait savoir le 9 mars que ceux-ci pourraient avoir finalement lieu à huis-clos). C’était ma plus grosse déception. Axel, qui a manqué de peu la qualification en 2012 et 2016, et Mélanie, tous deux leaders nationaux de leurs catégories, s’entraînent pour cette compétition suprême. Je suis entraîneur de Marnaval depuis 40 ans pour emmener un judoka du cru. »
Avez-vous une idole ?
« Nelson Mandela. Pour tous ses sacrifices durant l’apartheid. Je me souviens m’être rendu en 2010, juste après le fiasco des Bleus en foot à la coupe du monde, en Afrique du Sud. C’était pour le championnat du monde juniors d’Arthur Clerget. Mandela venait de mourir et il a laissé une telle trace là-bas et partout dans le monde. »
Votre plus grand rêve ?
« Passer une retraite paisible, sans maladie, et profiter de ma famille. »
Votre plus grande qualité ?
« Ambitieux. Je n’aime pas l’échec et je vais au bout des choses. »
Votre principal défaut ?
« Exigeant. Pour faire du haut niveau, il faut l’être avec soi-même et avec les autres. Et mon ambition était d’amener un judoka haut-marnais aux Jeux. »
Le plus beau cadeau reçu ?
« La naissance de mes trois enfants. D’ailleurs, ils ont tous pratiqué le judo à haut niveau. »
Votre plat préféré ?
« Les lasagnes faites maison par mon épouse Agnès. »
Plutôt lève-tôt ou couche-tard ?
« Les deux. Je me lève en général entre 6 et 7 h, et je me couche vers minuit. »
Kimono ou belles fringues ?
« Belles fringues. Je reste traditionnel, avec le polo, le jeans, le pull dans la chemise. Je n’aime pas les costumes. Je ne suis pas trop kimono (d’ailleurs, on doit dire “judogi”) ou survêtement. »
Campagne ou ville ?
« La campagne. J’habite Saint-Dizier, et j’aime la nature, faire du vélo, marcher, etc. »
Appartement ou maison ?
« Maison. J’aime avoir de l’espace, respirer, avoir du terrain. »
Pessimiste ou optimiste ?
« Optimiste. Il faut l’être quand tu entraînes, encore plus au haut niveau. Même quand j’ai des moments de doute. »
Bière ou champagne ?
« Une bière brune. »
Télé ou lecture ?
« Télé. J’aime les documentaires basés sur le social, la nature. Je regrette la disparition de la chaîne Ô. »
Faire ou entraîner au judo ?
« Entraîner. J’ai voulu en faire mon métier depuis 40 ans, j’ai commencé à 22/23 ans et je suis 7e Dan. J’ai pratiqué à un niveau correct, mais j’adore transmettre. Je m’oriente de plus en plus vers la formation des professeurs de judo. »
Riner ou Douillet ?
« Aucune préférence pour éviter les susceptibilités étant proche des deux. Il y a un décalage de génération, mais cela reste deux immenses champions, double champions olympiques. David Douillet a aussi fait de la politique. Il a redonné un petit peu au judo, mais il a entraîné seulement un an. »
Propos recueillis par Nicolas Chapon