Temps mort pour les championnats amateurs de basket
Une autre discipline tire le rideau : le basket-ball. La décision d’arrêter les championnats amateurs a été prise vendredi soir par la Fédération française. Eclairage.
Tous les amoureux de basket-ball, dont Thomas Bougueliane, président de l’ECAC, « s’y attendaient, malheureusement. » Cela a été officialisé vendredi soir, par la Fédération française de basket-ball, par un communiqué. « La crise sanitaire continue de lourdement toucher le pays et a entraîné la suspension des activités sportives en intérieurs pour les majeurs et les mineurs depuis de longs mois. Elle contraint la FFBB à prendre la décision d’arrêter définitivement l’ensemble des championnats amateurs. »
« C’est quelque chose auquel on était préparé depuis un moment », déclare Jacques Domont, le président du Comité Aube/Haute-Marne. « Nous avons eu beaucoup de réunions et, le 12 février, on savait que, malheureusement, on ne pourrait pas reprendre la saison, même si le président fédéral se donnait jusqu’au 19 mars, en attendant les informations des clubs concernant, notamment, les licences et les droits d’engagement des équipes. » Avec cette décision d’arrêter les championnats amateurs, il a également été mentionné par la FFBB que pour la saison 2020/2021, il n’y aura « aucune montée et aucune descente. »
« Cet arrêt est un moindre mal pour nous, car nous n’avons pas d’équipe engagée en championnat », déclare Patrick Doucey, vice-président du Langres BC et responsable de l’école de basket. « Il y a eu une grosse hésitation chez les seniors, mais nous avons eu le nez creux. Cela sentait la saison tronquée… »
« Attendre les feux verts »
C’est en fait la seconde saison tronquée, et le président de l’ECAC ne cache pas son inquiétude « quant à l’avenir. Il y a peu de perspectives pour les joueurs. On veut pouvoir rejouer ! On souhaite pouvoir organiser des tournois et des matches en intérieur. Le basket se joue en intérieur. Ce n’est pas du streetball ! »
Thomas Bougueliane n’est pas le seul à « attendre les feux verts ». Jacques Domont, le président du Comité Aube/Haute-Marne, également, d’autant que, comme il le signale, « on travaille. Il y a des projets, dont celui de redynamiser le basket en Haute-Marne. Prenons l’exemple de Saint-Dizier. Le club est en pleine relance, avec le nouvel éducateur sportif de haut niveau, Diop Jay. Il y a également des actions, en concertation avec l’USEP et l’UNSS, dans le domaine scolaire, ou encore le basket fauteuil et le 3X3. »
« Un effort important est fait »
Certes, mais comme le souligne Thomas Bougueliane, pour pratiquer le 3X3, « cela dépend de la météo… » Il faut également un lieu pour, et Patrick Doucey, de Langres, « ne voit pas très bien où. » S’il souhaite « reprendre dès que possible avec les jeunes et la section loisir », il reconnaît que, pour le Langres BC, « le plus sage est d’attendre que la salle ouvre à nouveau. »
La seule certitude, à l’heure actuelle, est que « face à la situation exceptionnelle, la FFBB, ses Ligues et ses Comités ont unanimement décidé de mettre en place un plan massif d’aides de douze millions d’euros à destination directe des clubs. » « Je remercie la Fédération de ce geste, mais si cette somme peut paraître importante, elle est dérisoire et surtout insuffisante pour la survie des clubs dans des territoires où le basket n’est pas beaucoup développé », constate Thomas Bougueliane. « Il y a toujours des personnes qui vont trouver que ce n’est pas assez », répond Jacques Domont. « Un effort important est fait. Il faut quand même savoir que des frais ne sont pas là, notamment l’arbitrage. »
Des frais moindres, soit, mais des rentrées d’argent qui risquent de chuter fortement, notamment avec l’éventuelle perte de licenciés. Ce n’est pas Jacques Domont qui dira le contraire, lui qui signale « que dans l’Aube, avec une perte de 38 % de licenciés, cela représente 12 500 euros en moins… » Et le président du Comité Aube/Haute-Marne de conclure sur une note positive : « Il va y avoir des aides autres que la celle de la Fédération, comme le Pass’Sport. » Comme le dit le proverbe, “il y a toujours une lumière au bout du tunnel, mais parfois, elle est difficile à voir”…
Yves Tainturier