Volley-ball : Silvano Prandi entre paternel et père fouettard
Le match d’appui entre Cannes et le CVB 52 HM est terminé depuis quelques minutes. Les Cannois, champions de France, sont tout à leur joie. Les Chaumontais, effondrés, tentent de se réconforter les uns les autres. Silvano Prandi, l’entraîneur cévébiste, lui, est seul sur son banc, le regard dans le vide. Sans doute repense-t-il aux trois balles de matches ratées par ses joueurs et à cette troisième finale de championnat consécutive perdue.
L’heure est venue pour le coach italien de monter sur l’estrade pour recevoir sa médaille et rejoindre ses troupes. Des joueurs que Silvano Prandi va saluer un à un, n’hésitant pas à leur glisser un mot de réconfort à l’oreille. Ce geste paternel, l’entraîneur chaumontais en a eu d’autres tout au long de la rencontre. Que ce soit après les échanges ou pendant les temps-morts, Silvano Prandi, lors de ce match d’appui, a toujours des mots et des gestes d’encouragements, des paroles pour apaiser, voire calmer ses joueurs, dont certains semblaient à fleur de peau lors de cette rencontre électrique et indécise. La tension, la nervosité, l’agacement, la colère, étaient présentes chez le coach cévébiste, mais il a préféré l’évacuer lors des échanges, prêt à entrer sur le terrain sur certains points, ou à l’égard du corp arbitral, lorsqu’il estimait qu’une balle était faute, que les Cannois avaient touché le fil, entre autres.
La fièvre du samedi soir
Mais Silvano Prandi peut également être un père fouettard s’il le faut. Cela a notamment été le cas lors du match de samedi soir. A plusieurs reprises, il a jeté un regard furieux au joueur fautif, n’hésitant pas à joindre la parole au geste, comme sur une attaque faute de Jesus Herrera, alors qu’il avait la possibilité de mettre la balle dans le terrain en faisant un choix plus judicieux. Il n’a pas non plus hésité à hausser le ton sur certains temps-mort, lui qui, habituellement, s’exprime très peu, afin de ne pas rajouter de l’huile sur le feu. Force est de constater que, samedi soir, certaines phases de jeu de ses troupes l’ont agacé, ces derniers ne semblant pas avoir respecté le plan de jeu mis en place lors des nombreuses séances de visionnage. Il n’a pas hésité à leur faire savoir !
Il est comme ça, Silvano Prandi, paternel ou père fouettard, calme ou sanguin, mais toujours pour le bien de l’équipe et de ses joueurs. Cela n’a pas porté ses fruits lors du week-end cannois, mais la méthode Silvano Prandi a fait ses preuves depuis de nombreuses années, et le coach italien n’est pas homme à rester sur un échec…
Yves Tainturier