Mondiaux de judo : la frustration de Mélanie Clément
Mélanie Clément, du club de Marnaval, participait hier, à Budapest (Hongrie), aux Mondiaux, en moins de 48 kg. Battue dès son deuxième combat, la Baralbine, frustrée de sa journée, souhaite désormais faire une coupure. Explications.
La journée de Mélanie Clément, hier, lors des Mondiaux à Budapest (Hongrie), a été la même que pour ses compatriotes : frustrante.
Tout avait pourtant bien commencé pour la sociétaire de Marnaval, face à la Belge Loïs Petit, avec une victoire dans le golden score, après 6’48” de combat et trois pénalités. L’arbre qui a caché la forêt, comme l’a reconnu sans langue de bois Mélanie Clément. « Ce premier combat gagné n’a pas été à la hauteur de ce que je suis capable de donner. » Reste à en connaître la raison.
Francis Clerget, son entraîneur, la donne : « En fait, il était prévu que Mélanie dispute son premier combat vers 12 h-12 h 30, mais cela est allé plus vite que prévu et les combats se sont enchaînés, avec celui de Mélanie, à 11 h 30, et elle n’était pas dedans. » « J’ai mal géré l’arrivée à la salle et l’échauffement », ajoute sans tourner autour du pot la Baralbine. « J’ai été prise de court. J’ai été perturbée par cela. J’ai été très vite dans la “baston” et ce n’est pas ce que je fais d’habitude. Mais ce n’est pas une excuse. »
Une explication qui a quand même son importance lorsque l’on sait que Mélanie Clément est plutôt du genre “diesel”, avec une montée en puissance au fil des combats.
Mais elle n’a pas eu le temps ! La faute à la Japonaise Natsumi Tsunoda, vice-championne du monde juniors, qui est passée depuis peu de 52 kg
à 48 kg. « Elle est très forte », a reconnu Francis Clerget. « Même si elle ne fera pas les JO, elle a gagné sa catégorie et se prépare pour Paris 2024. » Face à Mélanie Clément, la Japonaise a bouclé l’affaire en 1’15”, « sur une clé de bras. » Et la Baralbine d’ajouter : « je n’ai pas eu le temps de m’exprimer. Je suis frustrée de ne pas avoir pu montrer ce que je voulais. J’aurai bien voulu me jauger un peu plus… »
« Je préfère laisser la place »
Pas vraiment chanceuse avec le tirage au sort, Mélanie Clément n’avait qu’une envie : « penser à autre chose. J’ai hâte de rentrer afin de retrouver mes amis, ma famille. Entre l’annonce de la sélection pour les JO, les championnats d’Europe, j’ai laissé beaucoup de jus. Je sens qu’il est temps de faire une coupure. »
Un break pour se changer les idées, pour recharger les batteries, mais également pour réfléchir à la suite à donner à sa carrière. « Tout est remis à plat après les JO. Mélanie a 29 ans, des jeunes arrivent et tiennent la route. Elle verra. » Quel que soit le choix de la sociétaire de Marnaval, Francis Clerget, lui, a décidé de passer la main, et s’en explique. « Cela prend beaucoup de temps, d’énergie et je ne suis plus tout jeune. Un accompagnement, c’est long. Je préfère laisser la place. Je souhaitais qu’un Marnavalais fasse les Jeux. C’est fait avec Axel (Clerget). L’objectif est atteint, même si j’aurai aimé que Mélanie y soit aussi. » Qui peut « prendre les rênes » ? « Clément Legoux doit s’investir dès maintenant », répond l’entraîneur de Marnaval. « L’engagement doit venir de lui. Le souci, c’est qu’il travaille et il faut une grande liberté. » Affaire à suivre.
Yves Tainturier