Léo Bouvier, 23 ans, de Chalindrey au cyclisme professionnel
Il ne s’y attendait pas, mais son rêve est désormais devenu réalité : le Haut-Marnais Léo Bouvier, formé à Chalindrey, vient de signer dans une équipe professionnelle.
Mercredi dernier, Léo Bouvier a rejoint les rangs de la formation allemande Bike Aid. S’il s’agit d’un premier test jusqu’en fin de saison (mi-octobre environ), le jeune cycliste de 23 ans a de sérieuses chances de croire à une prolongation pour l’an prochain. « J’ai toujours rêvé d’être pro. Je voyais ça comme un aboutissement. Mais maintenant que j’ai cette chance, je veux plus. Pour moi, c’est une première page qui s’écrit dans un nouveau livre », raconte-t-il.
Léo Bouvier, c’est d’abord l’histoire d’un gamin soigné aux petits oignons par Jean-Claude Le Gallic. Son coach, son mentor, devenu confident. Jamais les deux hommes n’ont perdu le contact, même après 2010, quand le jeune homme s’est envolé pour les Vosges, à Bulgnéville.
Depuis lundi, Léo Bouvier est engagé au Tour de Bretagne avec sa nouvelle formation. Chaque soir, il appelle son entraîneur de cœur. « Si j’en suis là, c’est grâce à lui et à mes parents », insiste-t-il.
Il avait contracté le Covid en août
C’est aussi l’histoire d’un coureur qui a fait les bons choix et qui a su s’entourer. Quand il quitte la N1 du SCO Dijon, en 2020, pour rejoindre le VC Toucy, en N2, personne ne comprend trop sa décision. « Je suis redescendu d’un cran, mais je savais pourquoi je le faisais », explique-t-il.
A Toucy – désormais rebaptisé Team Elite Restauration – le jeune homme veut travailler avec Melvin Rullière, un directeur sportif qui l’inspire. « Et finalement, c’est lui qui m’a mis en relation avec Bike Aid. Il a joué un peu le rôle d’agent. Comme quoi la vie, ça tient à rien », sourit-il.
Les contacts noués avec les dirigeants de la formation allemande prennent assez vite de la consistance. Mais au mois d’août, Léo Bouvier contracte le coronavirus. « Si je n’avais pas été sportif de haut niveau, je n’en aurais sûrement rien su ! Sauf qu’avec ma charge d’entraînement, j’ai vite compris qu’au niveau cardio, ça clochait. Puis sur une course, à peine remis, je suis tombé et me suis cassé le nez. C’était la galère. Pendant un mois, je n’ai presque rien fait et j’ai été au fond du trou », se souvient-il.
Alors quand, s’appuyant sur sa quatrième place aux championnats de France amateurs et sur son podium (3e) lors de la première étape du Tour du Kosovo, plus tôt dans la saison, Bike Aid l’appelle pour lui annoncer la bonne nouvelle, Léo Bouvier saute sur l’occasion.
« Une opportunité comme celle-là, il faut la saisir. Le niveau du cyclisme amateur en France est très élevé. Beaucoup peuvent prétendre à cette place et n’ont jamais cette chance. Me voilà à Bike Aid avec une motivation à 200 % ! », poursuit-il.
« Moins de pression à l’étranger »
Jusqu’à dimanche, Léo Bouvier participe au Tour de Bretagne avec sa formation. En équipier modèle, son objectif va surtout être de s’intégrer auprès de ses nouveaux partenaires. « Le groupe est cosmopolite. Il y a plusieurs coureurs africains, un Néerlandais, des Allemands et un autre Français avec moi », détaille-t-il. De jour en jour, Léo Bouvier assure prendre de l’aisance et du volume. Jeudi, il a terminé 27e de la quatrième étape reliant Ploeren à Louisfert.
« Je m’épate de jour en jour. Je vais beaucoup progresser en courant avec des gars plus forts », se réjouit-il. Dans un coin de sa tête, Léo nourrit l’espoir de prolonger son bail au sein de Bike Aid l’an prochain. « Courir avec une équipe étrangère, c’est une belle chance à saisir. Je vais découvrir un autre fonctionnement, d’autres cultures et j’aurai sans doute moins de pression que dans une formation française », confie-t-il.
Jusqu’ici, Léo Bouvier a toujours fait preuve de beaucoup de discernement. Raison de plus pour y croire.
Delphine Catalifaud
d.catalifaud@jhm.fr