Volley : premiers émois en Ligue A
Le week-end dernier, l’entame de championnat a livré ses première vérités, qui ne seront certainement pas celles de demain. Entre espoirs et incertitudes, la Ligue A a débuté en beauté.
La première journée de championnat suscite toujours les même émotions. Après de longs mois sans compétition, l’impatience des retrouvailles dans les gymnases engendre souvent quelques conclusions hâtives. Pourtant, tous les ans, à cette même époque, les refrains clamés par les joueurs et les staffs sont autant de rengaines : les équipes ne sont pas prêtes, les collectifs ont besoin d’être rodés, certaines individualités sont arrivées tardivement ou sont en manque de rythme…
Bref, cette première journée de Ligue A, qui a commencé dès jeudi soir par la victoire de Cambrai à Toulouse (1-3), a cependant donné le ton de ce premier week-end, puisque pas moins de cinq victoires à l’extérieur (voir le classement) ont été obtenues lors de ces rendez-vous initiaux : une “première” au plus haut niveau national français depuis le début des années 2000.
Une statistique d’autant plus étonnante que cette entame d’exercice correspondait au retour du public dans les salles, après cette longue période de huis clos, que les spectateurs ont plutôt répondu en nombre à ces retrouvailles, au sein de tribunes copieusement garnies, mais que le soutien local n’a semble-t-il pas suffi à faire basculer le score en faveur des équipes à domicile, lors de matches, il est vrai, très disputés (aucun succès en trois sets).
Une première constatation qui renforce l’idée que le championnat français est bien l’un des plus denses de la planète, tout en y alliant une qualité de jeu certaine et de plus en plus alléchante, grâce aux nombreux joueurs talentueux qui renforcent, à chaque intersaison, les quatorze clubs de l’élite masculine notamment. Bien malin, donc, qui pourra dessiner déjà une première hiérarchie et désigner, dès aujourd’hui, le futur champion de France. Un chiffre pour- tant : sur les neuf dernières saisons (depuis que le Chaumont VB 52 Haute-Marne a rejoint la Ligue A), le futur champion a toujours remporté son premier match de la saison régulière… Sauf en 2013/2014, quand le Lyon de Silvano Prandi était allé battre Tours dans sa salle (1-3).
Des blessés à gogo
Plus embêtant, en revanche, sont les nombreux blessés déjà détectés dans certains effectifs. Un constat qui ne surprend pas tant que cela, comme le souligne Franco Massimino, le libéro cévébiste. « Certains joueurs sortent d’un été incroyablement dense, avec deux, voire trois compétitions et des matches à répétition avec leurs sélections, et ils sont déjà au travail dans leurs clubs. D’autres, en revanche, n’ont rien fait depuis presque cinq mois et n’ont peut-être pas effectué le travail d’athlétisation nécessaire avant de reprendre la saison, et le paient également. »
La palme revenant en ce début de saison à Tours, qui voit son “pointu” brésilien Dramé hors service pour le reste de la saison, ainsi que son réceptionneur/attaquant El Graoui victime d’un arrachement osseux. Après les mésaventures de l’exercice précédent et déjà la blessure de son attaquant brésilien Buiatti remplacé par le Letton Artur Udrys à l’époque, le staff tourangeau a déjà rappelé le Tchèque Kamil Baranek (38 ans) en renfort.
Cannes aussi a dû faire appel à un nouveau joueur (l’Américain Menzel) après la blessure de son “pointu” italien Nelli (hernie discale). Poitiers a également remplacé, avant même le début des hostilités, son réceptionneur/attaquant iranien Manini par le Bulgare Penchev.
Autant de situations qui rendent encore un peu plus floues les conclusions d’une première journée de championnat parfois surprenante. Alors, en attendant de se forger quelques certitudes, vivement la deuxième le week-end prochain !
Laurent Génin