Mélanie Legoux-Clément : « je vais savourer »
Le Journal de la Haute-Marne : Comment analysez-vous cette médaille d’argent, votre meilleur résultat à Paris ?
Mélanie Clément : « L’objectif était de renouer avec la compétition sans me focaliser sur une médaille. Je voulais remettre le pied à l’étrier après tout ce qui s’est passé ces derniers mois. Je voulais revenir et me faire plaisir, sans me poser de question. Ne pas me stresser par rapport à l’événement, vivre le moment présent. J’ai pris pas mal de recul. Peut-être que cela a joué en ma faveur aujourd’hui (hier). »
JHM : Les combats ont été compliqués à gagner, mais le résultat est là. Partagez-vous ce sentiment ?
M. L-C. : « Complètement. Ma journée n’a pas été parfaite. En termes de judo, je ne me suis pas exprimée comme j’aurais pu. Après, pour une compétition de reprise, sur un Grand chelem, à la maison, je fais une finale. Je prends. J’avais perdu deux fois contre la Serbe Nikolic. Il y a des choses positives qui sont sorties sur certains combats. Sur d’autres éléments, c’est moyen. Je n’étais pas là pour faire du beau judo. Des fois, il faut savoir faire avec ce genre de journée. Et aller au bout. J’étais là pour reprendre confiance en moi et revenir avec une médaille. »
JHM : Que s’est-il passé contre la Serbe où vous avez mal au coude sur la fin du combat ? Est-ce que cela a joué en finale ?
M. L-C. : « Je n’ai pas du tout senti le coude en finale contre la Japonaise. J’ai eu mal sur le coup. J’étais beaucoup strappée, j’ai pris des médicaments qui ont calmé la douleur. Les ligaments ont souffert, sur le coude déjà abîmé. On verra demain (aujourd’hui). Mais ce n’est pas du tout à cause de mon coude que j’ai perdu la finale. »
JHM : Quel regard portez-vous sur cette finale écourtée ?
M. L-C. : « Sur les Japonaises, je ne devais pas me faire prendre au sol. Je le sais. Mais je n’ai pas moyen de faire autrement. Koga a bien joué, elle est propre techniquement et derrière, elle enchaîne. Visiblement, elle a fait cela toute la journée. En 2019, en demi-finale, j’avais eu plus eu le temps de m’exprimer. Je perds après une minute de combat. Mais pour une reprise, je prends. »
« Ma première médaille d’argent en Grand chelem »
JHM : Lucie Décosse, votre entraîneur, a déclaré vouloir continuer avec vous malgré votre changement de fonctionnement. Est-ce une belle marque de confiance ?
M. L-C. : « On a une relation qui est privilégiée, même si on ne sait pas trop où on va avec la Fédération. Nous avons fait nos débuts ensemble. J’ai commencé en équipes avec elle quand elle a démarré comme coache. Cela fait six ans que l’on travaille ensemble. Les choses progressent. La relation de confiance fait que cela fonctionne. Lucie est contente pour moi. Après tout ce qui s’est passé, je montre que je suis encore là. Et c’est ma première médaille d’argent en Grand chelem. Je n’en ai pas cinquante. Je vais savourer. Cela fait en plus du bien de retrouver le public. Il y avait la famille, mes proches, le club de Marnaval, la ville, les sponsors. C’est une belle journée. »
JHM : Quelle est la suite de votre programme ?
M. L-C. : « Je reprends l’entraînement lundi (demain). Il reste Bakou et Abu Dhabi en cette fin d’année. Mais je crois que la France ne fait pas Bakou. Peut-être Abu Dhabi. Il n’y a pas de Masters. Et le tournoi de Paris, en février. J’ai montré que j’étais là. Même si tout le monde veut me mettre à la porte. »
Propos recueillis par Nicolas Chapon