Volley-ball : Tours au-dessus de la mêlée
Tours n’a pas de rival actuellement dans le championnat de Ligue A et il l’a confirmé, samedi 27 novembre, à Palestra, face au Chaumont VB 52 Haute-Marne, en humiliant les Cévébistes en trois sets. Une correction dont le CVB 52 devra se relever très vite, histoire de prouver que la route est encore longue.
Depuis le début de saison, il y a Tours… et les autres. Les hommes de Marcelo Fronckowiak ont encore frappé un grand coup, samedi après-midi, dans la salle du Chaumont VB 52 Haute-Marne, en s’imposant en trois sets, avec la manière. Un dixième succès consécutif pour autant de journées de championnat, et une nouvelle victoire symbolique face à l’un de leurs rivaux présumés pour le titre de champion de France. Après avoir su se débarrasser sur le même score de Narbonne puis de Montpellier, quelques semaines plus tôt, les Tourangeaux affichent clairement leurs ambitions.
Une performance de premier ordre signée par un collectif sans faille, complètement hermétique aux chants et encouragements des supporters ad-verses pour leurs favoris. Tours a déroulé sa partition sans la moindre anicroche, avec une aisance frôlant parfois l’insolence, tant les Haut-Marnais, de l’autre côté du filet, ne pouvaient trouver la moindre solution aux problèmes qui s’accumulaient au fil des sets.
Les Tourangeaux, semblables à un rouleau compresseur qui se serait mis en route avec la même intensité de la première à la dernière minute, mécanique et d’une efficacité redoutable, ont asphyxiés leurs adversaires. Les Cévébistes n’ont jamais eu une seule minute de répit pour respirer et tenter de sortir la tête de l’eau, si ce n’est quelques temps morts ou changements qui n’ont pourtant jamais eu de réels effets sur la suite des opérations.
Dans les rangs de la formation d’Indre-et-Loire : aucune faille. Du libéro Luke Perry, véritable “nettoyeur” de ballons pour son passeur Zeljko Coric, technique et lucide à souhait, aux hommes de “bout de filet” et au duo “Baranek/Tillie” jamais embêté par aucune situation quelle qu’elle soit, l’équipe n’affichait aucune lacune. Le jeune Pierre Dérouillon en “pointu” de fortune depuis le début de compétition et déchargé de trop lourdes responsabilités par l’efficacité de ses coéquipiers attaquants, peut alors jouer sans pression.
Tours creuse l’écart
Ce qui n’a pas été vraiment le cas des Chaumontais tout au long de la rencontre, très vite pris à la gorge par une entame de match catastrophique et qui a semblé, ensuite, jouer constamment avec la “boule au ventre”. Quand sur trois sets, les seuls joueurs à véritablement surnager restent les centraux (avec notamment Fabian Plak et une entrée honnête de Roamy Alonso), l’équipe peut se douter qu’elle peinera à rivaliser avec un adversaire au jeu complet. Et la multiplication des fautes directes dans les deux premiers sets, notamment au service, ont grandement facilité la tâche des visiteurs.
Surtout, des interrogations subsistent sur l’état de forme actuelle de certains éléments. Si les prestations en dents de scie de Jesus Herrera sont devenues chroniques depuis qu’il est arrivé à Chaumont, plus inquiétant est le rendement en demi-teinte d’Osniel Mergarejo depuis quelques semaines. Le Cubain a largement perdu de son impact sur le jeu cévébiste : un passage à vide qu’il faut espérer le plus court possible.
Maxime Laumon, après le déplacement à Nantes, parlait d’une « jeunesse de l’effectif qui pouvait devenir parfois un inconvénient dans certaines situations ». Si l’expérimenté capitaine et passeur, Raphaël Corre, en plus, perd de son influence sur le jeu des siens, comme c’est également le cas actuellement, sûr que l’équipe, en manque de leaders, voit ses problèmes se décupler.
Le CVB 52 peut perdre des matches, et en perdra certainement d’autres encore d’ici la fin de saison régulière. Il faut simplement que ces échecs ne soient pas trop lourds à digérer pour ce collectif. Hier, Tours a remis le CVB 52 à sa place : derrière lui au classement et creusant l’écart sur les autres formations de Ligue A. A ces dernières d’entamer la chasse. Il reste encore du temps…
Laurent Génin
l.genin@jhm.fr