Contagion – L’édito de Patrice Chabanet
Le coronavirus poursuit inexorablement sa progression. En Asie, des pays comme la Corée du Sud comptent déjà des centaines de personnes contaminées. L’Europe était jusque là relativement épargnée, avec des cas isolés. Mais depuis quelques jours le virus a fait une entrée fracassante en Italie du Nord : trois morts et plus de 150 personnes infectées. Des communes sont déjà en quarantaine et le sacro-saint carnaval de Venise a été écourté. Ce qui inquiète chez nos voisins italiens, c’est qu’on ne parvient pas à identifier qui a propagé le virus et qui, en fin de compte, continue de le propager.
Bien sûr, les autorités françaises prennent très au sérieux cette flambée virale aux portes de notre pays. Il s’agit d’éviter le syndrome Tchernobyl et de faire croire que la coronavirus s’arrêterait à la frontière. D’ailleurs, le nouveau ministre de la santé Olivier Véran n’exclut pas que l’épidémie arrive chez nous et souligne que les hôpitaux français sont prêts à la combattre. Une façon de préparer l’opinion à une éventualité plus que plausible.
Au niveau international, l’OMS souffle le chaud et le froid, ce qui n’est pas rassurant. On peut comprendre ses hésitations. Admettre dans quelques jours ou quelques semaines que le cap de la pandémie a été atteint pourrait provoquer une psychose mondiale. Même si la santé prime sur tout le reste, il ne faut pas négliger l’impact économique. On voit déjà les dégâts sur les échanges de la Chine avec le reste du monde. Jusqu’à présent, les pays développés vivaient dans la crainte d’un krach financier. Bientôt, ils devront prendre en compte le risque sanitaire. Il pourrait faire très mal.