Impayable – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le général de Gaulle l’avait appelé de manière ironique « le machin ». L’Otan. Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Un… truc nécessaire mais dont tout le monde dénoncerait désormais la lourdeur, l’inefficacité ?
En tout cas, hier, c’est l’impayable Trump qui a montré, d’une certaine manière, que l’Otan n’a de valeur et de légitimité que par la qualité de ceux qui viennent s’y exprimer. Et décider, en commun.
L’ouverture du sommet organisé en Grande-Bretagne n’a pas montré le meilleur visage de l’Organisation. A croire qu’elle est devenue, aujourd’hui, un lieu comme un autre, où l’on vient régler, sinon ses comptes, en tout cas étaler ses divergences, commerciales notamment. Où tout se joue (perso), non pas dans les réunions officielles, mais lors de rencontres annexes. La paix attendra.
Emmanuel Macron a d’ailleurs considéré, non sans un certain sens de la provocation, l’Otan comme étant en état de « mort cérébrale ». Grosse colère surjouée de Donald Trump. Qui, fidèle à sa désormais très prévisible stratégie, a pris ses grands airs face au Président français et glissé sur le terrain… économique. Un mélange des genres dont il a l’habitude, jusqu’à en devenir parfois quasiment incohérent.
Ainsi – rien à voir avec l’Otan -, c’est à la taxation des géants américains du numérique par la France que le milliardaire a répondu la veille du sommet, par une autre menace : celle de faire flamber les droits de douane sur le roquefort, les yaourts ou encore le vin pétillant hexagonal. On a presque envie de dire… tant pis pour lui, tant pis pour les Américains qui apprécieraient nos excellents produits. Emmanuel Macron et Donald Trump se sont rencontrés hier après-midi. Ont-ils poursuivi par un bon repas ? Un peu de fromage ? Arrosé d’un vin d’exception ? Pétillant ?