L’insoumise – l’édito de Patrice Chabanet
Quand ça défouraille chez les Insoumis, on ne plaisante pas. La députée Raquel Garrido vient de l’apprendre à ses dépens. Elle ne pourra plus parler au nom du groupe à l’Assemblée pendant quatre mois. Son crime ? Une longue liste de reproches, dans la droite ligne des procès instruits dans les partis de type soviétique. Le pire de tous : avoir remis en cause l’autorité de Jean-Luc Mélenchon. Gravissime…
La tentative de reprise en main de LFI ne date pas d’hier. On peut en détecter la traçabilité avec la nomination de Manuel Bompard comme « coordinateur » du parti. En d’autres temps on aurait parlé de commissaire politique. Visiblement, il s’acquitte de sa tâche sans état d’âme. Lui aussi refuse de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Un simple hasard, sans doute.
Jean-Luc Mélenchon, lui, ne dit rien, laissant à ses seconds couteaux la charge des basses œuvres. Cela dit, il prend d’énormes risques. Les contestataires sont de plus en plus nombreux, avec des voix qui portent, comme celles de Clémentine Autain ou de Danièle Simonnet.
On voit mal comment LFI ressortira de cette embuscade qu’il s’est tendue lui-même. Elle a toujours fonctionné par la violence verbale et la stigmatisation. Cette fois-ci c’est une forme de guerre civile qui s’est installée en son sein. Au passage, elle risque d’entraîner dans ses soubresauts la Nupes, cet objet non identifié de la gauche française. Ou comment passer d’un très bon score à la présidentielle à la Bérézina actuelle.