31 août 1944 : l’heure de la Libération pour la commune

En cours de cette journée du jeudi 31 aout 1944, les premiers éléments de l’armée du général Patton libèrent le village de Sommermont, puis empruntent la départementale 332 vers Chatonrupt.

Des jeeps et des chenillettes font irruption dans le village après avoir franchi les arches du monumental viaduc ferroviaire de la ligne Brienne-Sorcy (aujourd’hui RN 67). C’est tout de suite la liesse parmi la population qui accueille les soldats alliés en contrebas de l’actuel quartier pavillonnaire Sous-la-Roche, près de la route de Maizières-lès-Joinville (D 179).

Les Américains transportent avec eux quelques prisonniers allemands capturés dans les environs. Il semble que c’est le maître d’école, Roger Demassez, qui a effectué toute une série de clichés ce jour-là : il en voulait particulièrement à l’occupant qui avait saccagé ses ruches avant de se replier !

Dans un premier temps, l’enseignant n’a pas hésité à immortaliser ses élèves qui posent ici en compagnie de leurs libérateurs, près d’une jeep dont le capot est recouvert d’un filet de camouflage. Pour l’occasion, des drapeaux français ont été ressortis de leurs cachettes.

Or, ces éclaireurs de l’armée Patton ont tout d’abord butté sur le pont de la Marne vers Curel, que les artificiers ennemis venaient de faire sauter, tout comme à Joinville ou à Chevillon d’ailleurs. Qu’à cela ne tienne, Roger Demassez a enfourché son vélo et guidé les troupes vers la Planchotte, lieu-dit partagé entre les villages de Chatonrupt et d’Autigny-le-Grand.

Le passage du barrage, près des moulins, étant demeuré intact, l’armée américaine a pu y lancer ses chars légers vers l’Est, à la poursuite de l’adversaire. Par la suite, les pontonniers du génie américain ont établi un ouvrage de bois en ce lieu, afin de faciliter le transfert des troupes au-delà de la Marne, avec à leur tête le général Patton en personne.

Quelques années plus tard, ce pont de bois a été démonté par un riverain, tandis que le dernier moulin de la Planchotte a été rasé en août 2020, à la suite d’un violent incendie survenu en décembre 2019.