OBSESSIONS – l’édito de Patrice Chabanet
La caste religieuse qui dirige l’Iran d’une main de fer depuis 1979 reste figée, pour ne pas dire fossilisée, dans ses obsessions. Le port du voile obligatoire demeure son étendard idéologique. Comment ne pas voir dans ces comportements moyenâgeux le mode d’expression de détraqués sexuels ? Pour les mollahs et leurs partisans, la femme est d’abord l’incarnation du péché qu’il faut dissimuler sous un voile sans la moindre concession. Une simple mèche qui dépasse et c’est l’arrestation comme celle de Masha Amini. Avec la mort au bout de l’incarcération.
Il faut donc saluer la réaction des Iraniennes et d’une partie des hommes qui les soutiennent. Eux aussi prennent des risques face à une police dressée contre les partisans de la libéralisation du système. Il ne faut pas oublier non plus les tenants du statu-quo. Ils étaient nombreux dans les rues de Téhéran. Le pouvoir compte sur ces supplétifs du conservatisme le plus rance pour rester en place. Ce n’est pas demain que l’Iran se libèrera des chaînes de la servitude religieuse d’un autre temps. Mieux vaut le savoir. Pensons aussi aux Afghanes incitées à porter le voile intégral. L’humiliation suprême.
L’Occident proteste, mais ne fait rien. Il est intraitable, à juste titre, lorsque la Russie tente de s’emparer de l’Ukraine. Il devrait faire preuve de la même détermination pour déloger les ennemis de la liberté des femmes où qu’ils se trouvent. Encore faudrait-il que des responsables politiques, surtout quandd ils se présentent comme d’ardents féministes, s’abstiennent d’établir chez nous un pseudo distinguo entre une claque et un viol. Les deux procèdent de la même logique. La liberté des femmes ne se découpe pas en rondelles.