Cavalcade 1960-1992 : le temps des fleurs (1/2)
Au cours de ces 30 années, la cavalcade a pris son rythme de croisière ; c’est devenu une institution mais souvent quand quelque chose se répète et dure, il s’appauvrit. Ce n’est pas le cas ici, au contraire, la technicité va donner le la et la qualité va tirer vers le haut.
La qualité du char nogentais, c’est son réalisme poussé à l’extrême dans le moindre détail. Le camion, la remorque, le tracteur disparaissent sous le décor. Avec peu de matériaux, morceaux de bois, fil de fer, grillage, carton, papier, colle, peinture, souvent récupérés d’un char à l’autre pour atténuer les frais mais avec beaucoup d’ingéniosité, le char se métamorphose en chef-d’œuvre !
C’est à celui qui trouvera le petit truc original
C’est ainsi que les ailes du moulin à vent tournent, tandis que la roue à aube fait circuler l’eau, des fontaines jaillissent, des lampes clignotent, la gueule de l’animal s’ouvre et se ferme, les pattes de la tortue avancent et se rétractent, le manège est réel…
Quant au char de la Reine, souvent le plus remarquable, parfois il y a deux chars en un, il est de plus en plus somptueux. Une nouvelle tendance s’amorce dans la conception finale des chars où de plus en plus le décor est réalisé en fleurs de papier crépon, des milliers de fleurs confectionnées à domicile pendant des semaines.
Les véhicules prêtés par des particuliers, entreprises, commerçants, agriculteurs, sont des outils de travail et ne peuvent pas être immobilisés des journées avant. L’assemblage final judicieux en quelques jours va donner une esthétique suprême. A l’ère du carton pâte succède le temps des fleurs.