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1914 : la Bataille de la Marne aux portes de la cité bragarde


Les troupes allemandes ont pu percer au-delà de la route Vitry-le-François – Saint-Dizier, en septembre 1914. Mais les âpres combats menés dans le massif forestier de Trois-Fontaines auront empêché l’invasion de la Haute-Marne. Récit.

Sermaize-les-Bains, Maurupt-le-Montois, Thiéblemont… Autant de lieux, en lisière de la Haute-Marne, qui auront fait l’objet de furieux combats, en septembre 1914, au cours de cet affrontement qu’on a appelé Bataille de la Marne. C’est dans le vaste massif forestier de Trois-Fontaines, aux confins de la Marne, de la Meuse et de la Haute-Marne, que la lutte a été âpre. Et notamment le 10 septembre 1914.

Ce jour-là, le 15e corps d’armée, dont un divisionnaire est Haut-Marnais (le général Carbillet), s’attaque au bois et au château du Faux-Miroir, près de Revigny-sur-Ornain.

Le Faux-Miroir est défendu par de l’artillerie et des mitrailleuses allemandes, notamment. Leur opposition est efficace. Le colonel du 58e régiment d’infanterie, Jaguin, est blessé à la tête par un éclat d’obus. « C’est pour la France, continuez l’attaque ! », lance-t-il, tandis qu’on l’emmène au poste de secours. Alors que les chasseurs alpins viennent enfin d’entrer dans Vassincourt, d’autres bataillons français sont engagés pour coopérer à l’attaque du Faux-Miroir, par le bois d’Andernay. Mais si la Saulx peut enfin être franchie, la position reste allemande. A une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Revigny, la situation est dramatique.

Des troupes à Hoëricourt

Depuis le 7 septembre 1914, Français et Allemands perdent et reprennent Maurupt. En début d’après-midi du 10, la localité reste entre nos mains, mais les troupes françaises sont exangues. C’est alors qu’un ordre de repli est donné, au nord de Saint-Eulien. Et le général Gérard n’exclut pas, si la situation l’exige, de défendre une ligne Sapignicourt – La Neuville-au-Pont, c’est-à-dire en Haute-Marne. Une ambulance militaire doit même s’installer à Hoëricourt, près de Saint-Dizier. Mais d’ultime repli, il n’y aura pas. Non moins affaibli par la résistance française, l’adversaire s’est en effet retiré dans la nuit du 10 au 11 septembre.

Au matin, le Faux-Miroir, Andernay, Maurupt, Sermaize, entre autres, sont réoccupés. Les Allemands ont lâché, Saint-Dizier ne sera pas tombée, la poursuite peut commencer. Mais la guerre durera encore quatre longues années.

L. F.

Illustration : le combat du Faux-Miroir vu par un artiste français dans l’ouvrage “En plein feu”.

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