Défilé du 14 juillet à Paris : « petit coucou particulier » de la télé à un Haut-Marnais
C’est la deuxième fois que l’adjudant-chef Frank défile sur les Champs-Élysées le 14 juillet. Avec la même émotion. Vendredi, la caméra de télé de France 2 s’est arrêtée sur notre Haut-Marnais pour « un petit coucou particulier ».
« En 1991, j’étais invité en qualité de blessé à la Guerre du Golfe par le président François Mitterrand ». Cette année, la présence de l’adjudant-chef Frank dans son régiment était encore somme toute naturelle : après « 16 ans d’active », le Haut-Marnais de Chanoy, dans le Sud haut-marnais, s’est engagé dans la réserve, il y a 17 ans.
Surtout, servir la Nation lui a valu de nombreuses médailles qui vous classent un soldat définitivement à part : Médaille militaire, Croix de Guerre, Médaille des blessés… Loin de lui l’idée de « (se) vanter ». Reste qu’il convient qu’il « a un parcours ». Mais il faut le questionner pour entendre les noms de ses grandes étapes : Yougoslavie, Kosovo, Nouvelle-Calédonie, Tchad, Arabie Saoudite, Irak… « Ce serait à refaire, je le referais ».
Membre d’une fratrie de sept enfants, il est le seul de toute sa famille à avoir embrassé une carrière militaire. Avec l’armée, Frank a noué des noces durables. Si, à la sortie de ses années « d’active », il a rempilé, c’est qu’il tient à participer à « faire perdurer » les valeurs militaires. Aujourd’hui, il veille, dans plusieurs disciplines, à la formation des générations suivantes qui, en qualité de réservistes, sont « dans l’antichambre d’un futur engagement » d’une institution où « les plus forts tirent les plus faibles » et à laquelle « si l’on n’adhère pas, on s’exclut tout seul ». L’adjudant-chef Frank a rejoint le 19e régiment de Génie à Besançon, après avoir été 5 ans au 61e RA.
« Défiler le 14 juillet à Paris, c’est un honneur »
« Défiler le 14 juillet à Paris, c’est au-delà de la fierté, c’est un honneur. C’est rendre hommage à nos camarades disparus en OPEX (opérations extérieures, NDLR) ». Sachant que la fièvre du public, qui applaudit les soldats « pendant 2 km », eh bien, ça n’est pas rien, glisse l’adjudant-chef. « Selon des retours de l’armée, cette année, c’était un des plus grands défilés… ». A la fois en hommes – 6 500 militaires sur les Champs – et en matériel – Rafale, Mirage, hélicoptères de combat, forces spéciales au sol, nouvelle génération de chars de combat…
Le défilé en lui-même passe à la vitesse de l’éclair, comparativement aux journées de sa préparation à la base de Versailles-Satory. La météo a été clémente, avec « un ciel nuageux et un peu d’air » ; la concentration, maximale. « On doit être le plus homogènes possible, et faire au plus propre. Nous, on était un carré de 100 ». La caméra de télévision France 2 s’est arrêtée sur l’adjudant-chef Frank, positionné en première ligne, et un commentaire s’est greffé. « Le 19e régiment du Génie avec un défilant pour lequel on a un petit coucou particulier. C’est l’adjudant-chef Frank, un des derniers vétérans de la Guerre du Golfe présents dans la réserve ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr