1 – Humeur
Mort de la jeune Agnès en novembre 2011 – Arrestation d’un lycéen de 17 ans sous contrôle judiciaire depuis 2010 suite à des faits de viol.
Indignés par nous-mêmes
Le brouhaha de l’actualité nationale résonne dans les couloirs des tribunaux, à Chaumont comme ailleurs. Cinq jours… Oui, il aura fallu attendre cinq jours avant qu’un personnage public de premier ordre ramène la haute espèce à ses humaines bassesses. «Il n’existe pas de société sans crime» : d’une évidence primaire, cette vérité a été assénée par Eva Joly, ancienne magistrate à la vue basse et au regard éclairé, cette femme venue d’ailleurs. L’intervention d’une militante écologiste aura ramené tout un chacun aux réalités de la nature humaine. Si tendre vers le meilleur est le propre des bipèdes, l’Homme n’est-il pas son pire ennemi ? Seul un suicide collectif d’ampleur mondiale pourrait éradiquer viols, guerres, intolérance et autres fléaux. Dans une société anxiogène, il est de bon ton de désigner des coupables. Elus et autres observateurs intéressés n’auront pas tardé à pointer du doigt psychiatres et juges, ces hommes injustement condamnés à ne jamais se tromper au risque de s’exposer à une populiste vindicte populaire. L’assassinat d’Agnès renvoie également à une faille des plus humaines : à défaut de prévenir, il convient de guérir, coûte que coûte, en se contentant de réagir aux faits-divers, ces drames hantant les grilles de programmation des chaînes télévisées. La France joue à se faire peur et attend des réponses, autant de solutions tardives. Garde des Sceaux, Michel Mercier aurait-il annoncé la multiplication des centres éducatifs fermés si l’horreur ne s’était pas invitée dans un sous-bois de Haute-Loire ? Légiférer, après coup, telle serait l’expression du progrès, telle serait la seule réponse aux dérives d’êtres humains frappés d’une folie meurtrière. Le ministre de la Justice n’aura pas jugé utile de se rappeler au mauvais souvenir du démantèlement partiel des services de la Protection judiciaire de la jeunesse. Ne pas anticiper et affaiblir des structures pour en créer de nouvelles… Ainsi soit-il ! Dans un but purement participatif, il convient de prévenir : le jour où un indigent sera retrouvé sans vie à l’ombre de l’incarnation de l’hyper-consommation, nul ne pourra afficher sa surprise. Et pour cause : les aliments retirés des rayons de nombreux supermarchés sont aspergés d’eau de javel. Salariés et malfamés ne peuvent en profiter… Le monde ne tourne pas rond et l’Homme en est le principal responsable. Quel scoop ! A l’aube, un enfant a poussé son premier cri. Sera t-il génial ou diabolique, coupable ou victime ? Bienvenue petit, la vie est belle !